La pratique « à la chaîne » de tests PCR, durant une semaine complète, fait-elle partie de la formation pratique initiale des futurs médecins ? Pour les étudiants en 4e année de médecine de l'Université de Lyon-Sud, la question est tranchée. Dépister ponctuellement sur la base du volontariat oui, mais assurer cette mission pendant une semaine de stage, non.
Las, cette promotion d'externes a appris qu'elle devait entamer lundi prochain 18 janvier une semaine de stage consacrée au dépistage du Covid-19 par PCR à Gerland, au détriment d'un autre stage encadré dans un service hospitalier. En colère, les élus UFR ont alerté sur le risque d'« exploitation » des jeunes. « On nous ampute d'une semaine de stage sur les six du deuxième semestre, explique au « Quotidien » Roxane Hellandsjö-Prost, élue UFR de la fac, ancienne présidente de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF). Nous sommes volontaires pour aider pendant la crise, mais, là, nous savons que c'est du dépistage à la chaîne. »
Mal rémunérés
Les élus UFR de Lyon Sud craignent le manque d'intérêt pédagogique de cette séquence imposée. Pour eux, un dépistage en continu « ne fait pas partie du rôle du médecin ». « Faire passer cette semaine obligatoire pour un stage aux mêmes intérêts pédagogiques théoriques et pratiques qu’un stage bien encadré en milieu hospitalier, n’est qu’une méthode insidieuse pour faire accepter l’exploitation gratuite des étudiants hospitaliers », analysent les élus locaux étudiants, totalement soutenus par l'ANEMF.
Jusque-là, la majorité des carabins autorisés à réaliser des tests PCR le font sur la base du volontariat, en dehors des unités d'enseignements, et ils sont rémunérés pour cette mission ponctuelle. D'où le mécontentement des élus UFR lyonnais, leur demande de « contrat » et de « rémunération adaptée » pour les tâches de dépistage. « Le contrat de l'étudiant hospitalier ne prévoit pas le dépistage dans les missions. Et nous sommes rémunérés 2,60 euros de l'heure en stage… », recadre Roxane Hellandsjö-Prost.
Vigilance
Contactée par « Le Quotidien », le Pr Carole Burillon, doyenne de l'UFR médecine de Lyon-Sud, précise que ce stage de dépistage existe depuis octobre 2020 dans la ville et que la rétribution sera la même que celle d'un stage hospitalier.
Au niveau national, l'ANEMF a apporté son soutien aux externes lyonnais. D'autant que le dépistage Covid a déjà occasionné diverses dérives à cause de textes réglementaires imprécis. « Certaines facultés parisiennes ont profité de cette opacité et intercalé le dépistage dans le service sanitaire, constate l'association étudiante. Cela a depuis été réglé. Lyon est la première fac à l'intégrer dans un stage au détriment d'un autre stage… Nous sommes très vigilants. »
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