Pour le congrès des internes de médecine générale, l'ISNAR-IMG a jeté son dévolu sur la petite commune de Châteauneuf-sur-Isère (3 800 habitants), près de Valence, un choix assumé en cette période de démographie en souffrance pour la spécialité.
« On s'est éloigné des grandes villes pour se rapprocher des territoires plus petits », explique Maxence Pithon, président de la structure jeune. Pour la première fois, quatre syndicats locaux d'Auvergne-Rhône-Alpes (Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne) organisent cet événement dont le fil rouge est « Médecine responsable et santé durable ». L'indépendance des études médicales, le rôle sociétal du médecin, l'éco-prescription ou la qualité de vie au travail sont également au menu.
La ministre de la Santé est attendue vendredi, en fin d'après-midi, pour la clôture du congrès. « On espère des annonces sur les négociations télémédecine », confie Maxence Pithon. Exclus de la première réunion avec l'assurance-maladie, les jeunes ont exprimé leur vif mécontentement alors que se joue là une partie de l'exercice futur. Ils devraient assister à la prochaine séance, le 31 janvier, mais réclament la publication d'un décret les autorisant à participer systématiquement aux négociations en tant qu'observateurs.
Autre dossier chaud : la qualité de vie au travail et les risques psychosociaux. Sept mois après la publication d'une enquête d'envergure sur la santé mentale des jeunes médecins, menée avec les autres structures représentatives des carabins, internes et chefs, l'ISNAR-IMG s'impatiente. « Des mesures ont été prises comme le numéro d'aide mis en place par l'Ordre ou par l'association Soins aux professionnels de santé, mais il faut les promouvoir, souligne Maxence Pithon. Un plan global pour prévenir les risques psychosociaux est nécessaire ». L'enquête auprès des juniors avait montré que 24 % des futurs médecins ont eu des idées suicidaires.
Des efforts pour la filière
La formation initiale est aussi une priorité. L'ISNAR-IMG souhaite la mise en place de cours sur les parcours de soins coordonnés afin de familiariser les jeunes le plus tôt possible à l'interprofessionnalité et aux autres compétences en santé.
Les jeunes généralistes réclament aussi davantage de stages hors de l'hôpital, de maîtres de stage des universités et d'enseignants dans cette spécialité. « Aujourd'hui, le nombre d'enseignants en médecine générale est dix fois plus faible que pour les autres spécialités », déplore Maxence Pithon. Selon le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG), le ratio enseignant équivalent temps plein étudiant s’établit à 1/82 (1/10 dans les autres disciplines).
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