À quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a récolté de nouveaux soutiens parmi le corps médical, qui appellent à faire barrage à la candidate du Front National, Marine Le Pen.
L'Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) avait déjà appelé à voter contre Jean-Marie Le Pen en 2002. Elle incite également à voter contre sa fille dimanche prochain et rappelle que l'action des centres de santé se fonde « sur les valeurs de solidarité et d’égalité, sur les principes de l’accès aux droits et à la santé pour tous, le refus de toute exclusion et de toute discrimination sociale, financière, culturelle, ethnique, religieuse ou sexuelle ».
« Aujourd’hui, ce sont ces mêmes valeurs et ces mêmes principes qui sont directement remis en cause et menacés par le programme de Marine Le Pen et du Front National », souligne le syndicat présidé par le Dr Éric May.
Le programme du FN a également poussé le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) à sortir de son devoir de réserve et à appeler à voter Emmanuel Macron ce dimanche 7 mai. Les généralistes enseignants mettent en avant le serment d'Hippocrate prêté par les médecins. Celui-ci fait promettre au praticien « que des considérations d'âge, de maladie ou d'infirmité, croyance, d'origine ethnique, de sexe, de nationalité, d'affiliation politique, de race, d'inclinaison sexuelle, de statut social ou tout autre critère » ne s'interposeront pas entre son devoir et son patient.
« Les discours d’exclusion, de sectarisme, d’intolérance et de xénophobie distillés par les cadres du FN, heurtent au plus profond les valeurs constitutives de nos pratiques et de nos engagements », conclut le CNGE.
« Devoir moral autant que civique »
Les motivations sont les mêmes pour la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), qui demande à la communauté médicale hospitalière de faire barrage aux programmes « fondés sur l'exclusion d'une communauté, quelles que soient ses origines ». Le syndicat cite également le serment d'Hippocrate, et rappelle que le vote de dimanche « est un devoir moral autant que civique ».
Chez les hospitaliers toujours, l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) appelle ses adhérents et tous les personnels des urgences, SAMU et SMUR « à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection ». « Les valeurs européennes et humanistes sont indissociables de notre engagement auprès de la population », souligne l'association présidée par le Dr Patrick Pelloux.
Épaulée des conférences nationales de directeurs et de présidents de commission médicale d'établissement, la Fédération hospitalière de France (FHF) a rappelé « l’exigence fondamentale que représentent les valeurs républicaines pour le service public hospitalier », telles l'égalité d’accès aux soins, la laïcité, la solidarité citoyenne et la lutte contre les exclusions. Le président Frédéric Valletoux avait par ailleurs dès le soir du premier tour pris position en faveur d'Emmanuel Macron.
À titre personnel également, le Pr Philippe Juvin, eurodéputé-maire de la Garenne (LR) et chef des urgences de l'Hôpital européen Georges Pompidou (HEGP), a aussi déclaré qu'il allait voter pour le candidat En Marche ! après la défaite de François Fillon au premier tour de l'élection présidentielle.
C'est une défaite sans appel. Pour le 2nd tour le seul débat est : pour ou contre la France dans l'#UE. Je vote donc pour @EmmanuelMacron
— Philippe Juvin (@philippejuvin) 23 avril 2017
« Face au risque du chaos Marine Le Pen, votons Emmanuel Macron malgré son hollandisme, mais obtenons une majorité parlementaire expérimentée pour le contraindre », a-t-il indiqué dans un autre tweet.
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