Après 16 minutes de déclamations sur ce thème, de drôleries, de gesticulations, de mille verbes et autant de sourires charmeurs plus un « dicton hongrois » tout droit sorti de son vieux cahier de dictées, « une sorte de refrain familial », dit-il, c'est lui, le futur généraliste, qui a remporté le titre du meilleur causeur. Ce n'était pas chose simple, pourtant. 

Originaire du Dorat, un village du Limousin, Martial Jardel est un habitué des mots car, parmi ses dadas, il a « celui du théâtre, depuis ma première fête d'école », dit-il. Il a entendu parler d’Eloquentia lorsqu’il était président d’une association d’improvisation théâtrale et, pour lui, s’inscrire au concours était une évidence.

« Mais l'éloquence, c'est différent. On doit délivrer un propos construit, on ne doit pas se tromper... Durant la performance, une sorte d'empathie s'installe avec la salle. Les auditeurs sont-ils dans l'ennui, dans l'intérêt ? Je voyais quand une tête se tournait, quand une personne me regardait avec des yeux grands ouverts, je voyais tout. » 

Les joutes ont été une chance pour Martial, qui lui ont apporté peut-être aussi pour son métier futur. Il est attentif aux réactions de l'assemblée lors de ses déclamations, il l'est aussi aux autres, dit-il : « Si je crois savoir dire, transmettre, je crois savoir aussi écouter. »

Depuis novembre, son activité d'interne ne lui permet plus de consacrer autant de temps à ces joutes régulières. Mais le 24 février, Martial en a tout de même trouvé pour rejoindre ses amis de l'association Eloquentia Limoges, sa médaille en main, pour fêter son titre. « C'est fort, c'est pas rien. »

Créé en 2012 par Stéphane de Freitas en Seine-Saint-Denis, Eloquentia est le premier concours d'expression publique francophone, organisé au niveau universaire.