Jacques Cheminade, candidat de Solidarité et Progrès à l'élection présidentielle, consacre un important volet santé dans son programme consacré au sauvetage de la Sécurité sociale, de l'hôpital public et à la valorisation des professionnels de santé.
Son objectif est d'inscrire un « droit aux soins pour tous » dans la constitution. Selon le candidat, si les moyens existants sont mobilisés à bon escient, que la politique de santé est recentrée sur le malade et que les acteurs de santé se coordonnent, l'espérance de vie moyenne des Français pourrait atteindre « cent ans ».
Stopper la privatisation de la santé
Pour réduire les inégalités d'accès aux soins, Jacques Cheminade suggère de créer « une assurance-maladie universelle » couvrant l'ensemble des dépenses de santé et incluant la couverture complémentaire. Il ambitionne de rembourser à 100 % les soins dentaires, d'optique et auditifs après un examen approfondi par la nouvelle agence de Sécurité sociale.
Cet organisme comporterait un seul payeur et « non plus les quelque 500 organismes complémentaires qui sont source de complexité, d'iniquité et de coût ». Le ticket modérateur serait également supprimé. Il souhaite responsabiliser l'assuré en prélevant une « somme de cinq euros lorsqu'il n'honore pas ses rendez-vous sans s'être décommandé ».
Jacques Cheminade veut s'attaquer aux dépassements d'honoraires. Il aspire à abolir leur remboursement, via son assurance-maladie universelle. Il préconise en contrepartie une revalorisation des professionnels de santé dont « les tarifs sont aujourd'hui sous-cotés ».
Pour un numerus clausus à 10 000
Face à la pénurie de médecin, le candidat à l'élection présidentielle désire augmenter le numerus clausus jusqu'à 10 000 places pour « rattraper le retard pris, redonner un essor aux filières déficitaires et compenser les départs massifs à la retraite d'ici à 2020 et surtout 2025 ». Il suggère également de faire appel aux services médicaux de l'armée pour pallier le manque de médecins.
Jacques Cheminade plaide pour une revalorisation du tarif de la consultation des généralistes à 30 euros ainsi qu'une majoration substantielle des visites à domicile.
Le candidat va plus loin en proposant un modèle de rémunération pour les pôles et maisons de santé basé sur l'intégration dans la rémunération à l'acte, « un montant forfaitaire par patient, modulé en fonction de critères comme la gravité et la nature de la pathologie ». Il ambitionne dans le même temps une réforme plus profonde, « consistant à passer à des honoraires de 40 euros par consultation de base et 90 euros par consultation concernant l’ouverture d’un dossier et le traitement de pathologies classiques. Cette augmentation d’honoraires s’effectuerait dans le cadre d’un maximum de 100 actes par semaine, comportant désormais l’intégration du tiers payant, avec éventuellement une journée par semaine vouée à une mise à jour continue de la formation médicale ».
Enfin, pour mieux répartir les jeunes médecins sur le territoire, il propose une augmentation de l'ordre de 20 % des honoraires des praticiens souhaitant s'installer dans les zones médicalement abandonnées.
Supprimer la T2A à l'hôpital
Le candidat propose de sortir de la tarification à l'activité (T2A) au profit « d'une rémunération à la pathologie et à la performance avec une fourchette de flexibilité de 20 % en tenant compte des caractères spécifiques du malade ». Il veut promouvoir l'innovation, notamment en matière d'ambulatoire et de technologies.
Sur l'organisation des soins et des personnels, Jacques Cheminade souhaite dans l'immédiat la création d'une consultation de médecine générale auprès de chaque service d'urgences. Il précise que l'hôpital public doit avoir un taux de lits inoccupés de 15 % pour faire face aux imprévus.
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