ÉDITORIAL

Une jeunesse offensée

Publié le 17/06/2011
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L’histoire des ECN finit bien, se réjouissent sans doute les organisateurs de ce concours. Ils se trompent. L’affaire laissera des traces. On n’offense pas impunément la jeunesse et des étudiants en médecine dont le seul tort finalement aura été de participer à des épreuves organisées dans des conditions intolérables. Or, aujourd’hui, les étudiants demandent seulement à ces responsables qu’ils reconnaissent les problèmes que ces annulations ont entraînés pour nombre d’entre eux et qu’ils prononcent quelques mots de regret ou d’excuse. Ce ne sont pas là des revendications exorbitantes. Ils s’y refusent. Ils ont encore tort. C’est toute la communauté médicale qui ne comprend pas aujourd’hui cette obstination. Les médecins, des parents parfois mais pas seulement, sont nombreux à fustiger les responsables de ce « scandale?» comme nous l’écrivent beaucoup d’entre eux. D’autant que cette affaire d’ECN s’ajoute à des annulations d’examens de PCEM1 qui, chaque année, alimentent la chronique. Reconnaître ses fautes, voire ses erreurs, n’est jamais humiliant. Or on a nettement l’impression dans cette histoire que les organisateurs de ces épreuves nient la réalité, quitte parfois à mettre en cause la responsabilité des étudiants. Il est évident qu’ils n’ont pas choisi la meilleure des défenses. Sans doute, et c’est encore plus grave, n’ont-ils pas compris le désarroi et le désespoir qui ont saisi la majorité de ces étudiants qui ne demandent finalement qu’un geste et qu’une parole. Ils attendent encore.

 JACQUES DEGAIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8984