À pas même 20 ans, il vient d'achever sa 3e année de médecine à Dijon et a décidé d'interrompre son cursus pendant un an. Et pour cause ! Yanis Merad a été élu président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), le week-end dernier, lors des journées d'été à Nantes.
Après un bac S mention très bien, le jeune homme décide de s'engager dans des études de médecine, dans la lignée de ses parents, tous deux médecins à Mâcon (Saône-et-Loire). Très vite, l'étudiant décide de s'investir au sein de la corporation des carabins de Dijon (CEMD) où il est tour à tour « petite main », trésorier jusqu'à en prendre la présidence en 2016. « Il me tenait à cœur d'entrer dans le milieu associatif pour défendre les intérêts des étudiants », explique Yanis Merad au « Quotidien ».
Révolté par le fiasco des ECNi
Le Dijonnais s'est impliqué, avec l'ARS de Bourgogne Franche-Comté, en faveur d'un suivi plus efficace des étudiants, en février dernier, après deux cas mortels de méningite sur le campus. Récemment, il a organisé une manifestation devant le parvis de sa faculté pour dénoncer le fiasco des ECN informatisées – « j'étais révolté par ce qui s'est passé pendant les épreuves ».
Après cette première expérience associative, Yanis Merad a voulu poursuivre son engagement à l'ANEMF. « Je trouve intéressant d'avoir un écho au niveau national et de pouvoir peser sur les textes de loi. » Yanis croit dur comme fer à la « démocratie étudiante, un des grands combats de l'ANEMF, une asso qui a une approche humaniste et défend tous les étudiants. »
Revoir les ECN qui ne servent qu'à classer
Le carabin est prêt à relever de nouveaux défis, en premier lieu la réforme du deuxième cycle. « La récente enquête des structures jeunes a montré l'énorme pression qui pèse sur les étudiants de 2e cycle, explique Yanis Merad. Il faut le changer pour qu'il ne soit pas seulement tourné vers les ECN. Ces épreuves ne servent qu'à classer les candidats. »
Pour que les étudiants se portent mieux, le chef de file de l'ANEMF réclame des mesures de prévention des risques psychosociaux, le bénéfice d'un tutorat pour les externes, et peut-être de nouvelles modalités pour évaluer les candidats. Faut-il introduire une part de contrôle continu ? « La question n'est pas tranchée, nous allons mener une réflexion sur ce sujet. »
Non au tirage au sort !
Le dossier délicat de l'accès aux études de santé sera également à l'ordre du jour de son mandat. Le récent imbroglio autour du tirage au sort d'étudiants en licence santé à Paris, après la procédure d'admission post-bac, a laissé des traces même si tous les bacheliers seront finalement autorisés à entrer en PACES s'il s'agissait de leur premier vœu. « Nous ne voulons pas de tirage au sort à l'université, nous devons trouver un modèle qui permette de mettre en adéquation les capacités de formation des facs avec les étudiants qui se présentent », affirme Yanis Merad. Le Dijonnais est persuadé que des solutions existent comme la dématérialisation des cours ou une orientation plus active des lycéens pour « limiter le gâchis humain » de la PACES.
À la rentrée 2018, Yanis reprendra son cursus après sa mise en disponibilité. Il est pour l'heure intéressé par les spécialités médicales mais n'a pas défini son futur mode d'exercice. Une chose est sûre, il fera de la recherche. « J'aimerais pouvoir associer une activité de recherche à ma pratique clinique. La recherche est aujourd'hui largement restreinte à l'hôpital, une des positions de l'ANEMF est de promouvoir son accès au libéral. » La défense de l'intérêt des étudiants, toujours.
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