Il avait publié des milliers de tweets vantant le terrorisme : un ex-interne en médecine, surnommé « Albistouri » ou « Elbistouri » sur les réseaux sociaux, a été condamné ce lundi à neuf ans d'emprisonnement pour apologie du terrorisme, et pour avoir voulu rejoindre l'État islamique (EI).
Dès novembre 2015, Amine L, aujourd’hui âgé de 32 ans, a tenu, via six comptes Twitter et des milliers de publications, des propos « absolument abjects, antisémites, homophobes », et s'est moqué « des victimes du 13 novembre et de Nice », jusqu'à son arrestation il y a près de trois ans en Turquie, explique le procureur, qui avait requis neuf années de prison avec une période de sûreté de six ans.
Parmi ces tweets, lus par la présidente du tribunal correctionnel de Paris : « Je suis musulman et je suis pour le terrorisme » ; « le mécréant se divise en deux parties : la tête et le corps » ou « je ne suis pas du genre à me coucher même face aux juges ». Ces propos lui ont valu d'être signalé à plusieurs reprises en 2015 par des internautes, sur la plateforme Pharos (mise en place pour dénoncer des contenus illicites sur les réseaux sociaux).
« Ce n'est pas une exaltation momentanée, de quelques jours, il s'agit bien de la diffusion d'images absolument terribles et de propos qui font l'apologie sur une période extrêmement longue », souligne le procureur.
En stage à la Timone
Polo gris, jogging noir, barbe de deux jours, Amine L est resté silencieux tout au long de l'audience, assis, la tête dans ses bras dans un box entouré d'une dizaine de policiers. Un silence qu'il garde depuis son arrestation en 2016, hormis avec son avocate. « Mon client sait qu'il n'a aucune chance d'être considéré dans sa parole, il estime qu'il a perdu d'avance, plaide son avocate. Ce n'est pas qu'il ne supporte pas les magistrats, c'est simplement quelqu'un de provocateur, il ne supporte pas l'autorité. »
Cet étudiant en médecine est décrit comme « intelligent et brillant », mais aussi « très solitaire » et « discret » par ses collègues. Il était en stage depuis trois ans dans les hôpitaux marseillais, et a notamment effectué un stage en orthopédie à l'hôpital de la Timone (AP-HM) de mars à octobre 2016. Au même moment, il s'est radicalisé au contact d'un groupe d'individus. Selon le procureur, l'interne, spécialisé en chirurgie de la main, voulait mettre ses capacités médicales au service de l'EI.
En octobre 2016, Amine L se rend en Turquie, avec plusieurs milliers d'euros en espèce, sans prévenir sa famille ni son entourage. Il sera interpellé quelques jours avant Noël, alors qu'il souhaitait rejoindre la zone de combat irako-syrienne.
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