L'histoire se répète. Les maîtres de stages universitaires (MSU) montent à nouveau au créneau cette rentrée pour dénoncer des retards de rémunération. « Une très large majorité de MSU restent dans l’attente de leur rémunération pour le semestre allant de novembre 2018 à avril 2019 », indiquait dans un communiqué le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) le 5 août dernier. La situation n'ayant pas progressé depuis, certains maîtres de stages ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Les médecins de Poitou-Charentes viennent de déposer un préavis de grève à partir du 2 septembre, reconductible une semaine. D'autres actions en justice ou menaces de grève seraient actuellement discutées dans d'autres facultés selon le SNEMG.
Dysfonctionnements répétés
L'an passé déjà, des retards de paiement avaient été remontés par le SNEMG à quelques jours de la rentrée, à Poitiers mais aussi à Aix-Marseille. Le dialogue semble bien difficile avec les services administratifs des CHU, chargés de rémunérer les MSU avec l'argent provenant des enveloppes distribuées par les ARS. Ces dysfonctionnements persistants sont jugés « inacceptables » par le président du SNEMG le Dr Anas Taha contacté par Le Généraliste. « Le SNEMG avait pourtant alerté sur le sujet l’année dernière faisant le constat de l’absence de volontarisme et de la complexité du circuit de rémunération des MSU », poursuit-il.
Le président des généralistes enseignants reste toutefois optimiste sur le versement des rémunérations dans les jours à venir avant que ne débute la grève. « Nous ne nous laisserons plus faire », assure-t-il. Dénonçant le « mépris des ministères concernés » sur cette problématique récurrente du versement des honoraires ou salaires des MSU, le Dr Taha réfléchit avec son syndicat à « d'autres actions » pour permettre aux médecins d'avoir des « garanties de rémunération ». Il demande notamment une inscription de délais de paiement des MSU dans les textes réglementaires.
Internes inquiets
Du côté des internes, les menaces de grève de MSU inquiètent les représentants d'étudiants. « Nous sommes très inquiets des conséquences des actions envisagées dans les récentes déclarations du COGEMS (Collège des généralistes enseignants maîtres de stage du Poitou-Charentes) en ce qui concerne les stages, mémoires, thèses et autres enseignements pourtant obligatoires pour une formation de qualité », confie Adrien Rivaud, président du Comité de la région Poitou-Charentes des internes de médecine générale (CRP-IMG) contacté par Le Généraliste. L'association d'internes affirme toutefois « comprendre la colère des MSU » et espère « une solution rapide ».
Au niveau national, l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale Isnar-IMG reste également attentive à ces projets de grève. « Nous comprenons tout à fait les revendications des MSU mais sommes très inquiets du fait que certains internes puissent ne pas être reçus en stage », commente la porte-parole de la structure Marianne Cinot. « Cela donnerait en plus une mauvaise image de la maîtrise de stage alors qu'on ne cesse de répéter qu'il faut en recruter davantage », déplore-t-elle.
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