Le coup d’envoi du 19e Congrès des Internes de médecine générale de l’Isnar-IMG a été donné ce vendredi matin à Valence (Drôme) dans la bonne humeur malgré la pluie battante. Plus de 600 participants de toute la France ont fait le déplacement. En dépit de l’ambiance bon enfant, les internes ont longuement abordé un sujet sensible : les risques psychosociaux.
Le contexte a brutalement rappelé la gravité de la situation après le suicide d’une interne parisienne, cette semaine. Dans son discours d’accueil, Stéphane Bouxom, le président du Fara-IMG, antenne syndicale de la région Auvergne Rhône-Alpes, a rendu hommage au Dr Max André Doppia. L'anesthésiste caennais décédé à l'automne 2017 fut le père de la campagne « Dis doc t’as ton doc » incitant les praticiens à prendre un médecin traitant.
Prendre soin des soignants
Le président de l’Isnar-IMG, Maxence Pithon, a réaffirmé l'urgence de mieux prendre en compte la santé mentale des professionnels de santé : « Pour un système de santé durable au service des patients , il est primordial de prendre soin de nos soignants », a-t-il plaidé en ouverture du Congrès 2018 consacré à « la médecine responsable et à la santé durable ».
C’est aussi ce message qu'est venu porter le Dr Uwe Hoche, victime d’un burn-out. Le médecin a expliqué qu’à l’époque, demander de l’aide pour lui, « c’était ouvrir une boîte de Pandore, sans retour possible ». Aujourd'hui, il défend la nécessité d’une visite à la médecine du travail pour tout le monde, y compris les libéraux. « Nous ne supportons pas l’automédication chez nos patients, ce n’est pas pour l’appliquer nous », a ajouté une interne lors des débats.
Temps de travail excessif et sexisme dans le collimateur
En lien avec les risques psychosociaux, l’intersyndicale a rappelé son combat pour l’application de la réglementation du temps de travail des internes (48 heures par semaine). « Cela passe immanquablement par un renforcement des contrôles et des sanctions prévues à l'encontre des établissements d’accueil », a-t-il été redit. Les débats ont également été l’occasion de s’attaquer à la question du sexisme qui bouscule tous les champs de la société, y compris le monde médical. « L'Isnar-IMG sera actrice, sur la scène locale et nationale, de la lutte contre ces pratiques pour faire de notre profession le théâtre de la bienveillance », a assuré Maxence Pithon.
Un rapport sur les risques psychosociaux doit être remis dans les prochains jours aux ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur. Le Pr Isabelle Richard, ex-doyenne de la faculté de médecine d’Angers, présente au congrès en tant que conseillère de la ministre de l’Enseignement supérieur, a esquissé quelques solutions. Elle a notamment défendu le décloisonnement des études de santé. « Au niveau de la formation universitaire, il faudra plus de respirations, plus de diversité et plus de fantaisie » pour « desserrer cette ambiance de tragédie grecque », a-t-elle affirmé.
Le mal être des soignants et des étudiants en santé à occuper une grande partie des débats de cette première journée du #CongresIMG . Le président de l' @ISNARIMG @Max_Pithon réitère sa demande de la mise en place rapide d'un plan global sur le sujet pic.twitter.com/rbbNoKNF5P
— AmandineLeBlanc (@Amandine_LBlanc) 26 janvier 2018
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