Pourtant très bien classés à l'issue des épreuves écrites, certains étudiants en première année de médecine (PASS) de l'Université de Paris ont vite déchanté lorsqu'ils ont découvert jeudi 8 juillet leur classement final à l'issue de l'épreuve orale d'admission.
Selon le collectif d'étudiants « Université de Paris », certains étudiants auraient été écartés « injustement » du Numerus Apertus (520 places pour la filière médecine) après les oraux d'admission et ce malgré l'obtention d'excellentes notes aux épreuves écrites.
En cause ? Un système de notation choisi par l'Université de Paris qui donne davantage de poids à la note orale contrairement à ce qui avait été annoncé.
Un mode de calcul contesté
Selon le collectif d'étudiants de l'université, qui a dénoncé la situation dans un communiqué, l'épreuve orale – dont la moyenne avec l'épreuve écrite conditionne l'entrée en deuxième année - a en effet été pondérée à hauteur de « 70 % de la note finale (et donc du classement) ».
Or, cette ultime épreuve, censée « évaluer les compétences humaines » des candidats, devait représenter « 50 % » de la note finale, affirme le collectif d'étudiants qui se base sur les informations préalablement transmises par l'université.
Pour éviter les ex aequo, l'Université de Paris a en effet mis en place un mode de calcul avec des notes de rang pour « échantillonner les élèves en fonction de leur classement ». Le premier du classement obtient ainsi la note de rang de 20, le dernier obtient la note de 0.
Une cinquantaine d'étudiants concernés
« Le problème c'est que pour les notes de rang de l'oral et de l'écrit, l'université n'a pas pris les mêmes intervalles. Pour calculer les notes de rang des oraux, la fac a pris en compte les 260 grands admissibles, ça fausse le calcul », explique ainsi Mathieu (son prénom a été modifié) étudiant en première année d'études de médecine et porte-parole du collectif.
Il renchérit : « Me concernant, j'ai été classé 309 sur 1 760 à l'issue des épreuves écrites avec 14,5 de moyenne aux écrits (note de rang 16) je faisais donc partie du Numerus Apertus. »
Si le classement de Mathieu n'est pas « suffisant » pour lui permettre d'accéder directement à la deuxième année au titre de « grand admissible » (seuls les 260 premiers du Numerus Apertus y accèdent sans passer par l'oral), le voilà bien classé pour tenter une nouvelle fois sa chance aux oraux. En effet, tous les étudiants ayant obtenu la note de 10 (positionnés entre la 261e et la 950e place) peuvent tenter leur chance une deuxième fois.
À l’issue de cette épreuve, Mathieu obtient la note de 14/20 mais avec le système de note de rang sa note se transforme en 7/20. « Cela m'a fait perdre 200 places dans le classement final », regrette l'étudiant qui ne fait désormais plus partie du Numerus Apertus.
Et son cas ne semble pas isolé : « Anna, une amie, était 277e à l'écrit à 17 places d'être grande admissible, elle a obtenu la note de 12 à l'oral et est désormais à 300 places d'être dans le Numerus Apertus. Elle a chuté d'au moins 400 ou 500 places, c'est scandaleux ! »
Comme Mathieu et Anna, il serait une « cinquantaine d'étudiants à avoir été lésés et évincés » du Numerus Apertus à cause de ce mode de calcul « injuste ».
Difficultés disparates et subjectivité des critères de notation
Outre ce calcul de notation, le collectif d'étudiants pointe des inégalités de traitements lors des oraux d'admissions.
« Les sujets sur lesquels nous avons été interrogés étaient très disparates en fonction des jurys et des étudiants, certains étaient bien plus abordables que d'autres », relate le porte-parole.
« Certains étudiants sont tombés par exemple sur des thèmes relatifs au domaine médiale (IVG) ou au développement durable. D'autres sont tombés sur des sujets requérants des connaissances très précises » ajoute Mathieu.
Il précise : « Un ami a par exemple été interrogé sur la politique de l'enfant unique. Me concernant on m'a demandé ce que je pensais de l'interdiction d'une exposition (hypothétique) de cadavres au Grand Palais ».
Des inégalités de traitement vivement dénoncées par le collectif qui, dans une lettre adressée au doyen de la faculté, remet en cause la validité et la légalité de l'épreuve orale.
« Notre proposition est simple, permettre l’admission en 2e année à la fois aux étudiants classés dans le Numerus Apertus du classement publié jeudi dernier, intégrant l’épreuve orale, ET celui de l’épreuve écrite, la seule conforme aux obligations de l’Université. (...) Cette démarche est préalable à une action judiciaire (Référé Suspensif en Urgence), si les préjudices anticipés sont confirmés lors des admissions prévues dans les prochains jours », écrivent-ils.
Pour l'heure, la faculté n'a répondu que partiellement à la demande et a accordé « 28 places supplémentaires », selon le porte-parole du collectif qui souhaite porter l'affaire devant le tribunal administratif.
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