Durant la mandature d’Olivia Fraigneau, actuelle présidente de l’Intersyndicale des internes jusqu'au 1er août, un prêt a été accordé il y a environ huit mois, par l’Isni, à l’un de ses employés. Le montant évoqué est de 75 000 euros. Et même si la somme a été remboursée au bout de quelques semaines par l’emprunteur, une récente réunion du bureau des internes a viré à l’aigre lorsque les accusations de détournement de fonds ont été proférées à l’encontre de la présidente et de son équipe.
C’est « La lettre de la santé et du social » qui lève le lièvre ce vendredi. « Quel lièvre ? » ; répond immédiatement Olivia Fraigneau au « Quotidien ». « Il n’y a absolument rien de fondé dans ces accusations calomnieuses. Je ne sais même pas d’où elles viennent. Avec mon expert-comptable et mon commissaire aux comptes, nous avons accepté d’accorder un prêt pour un employé qui avait besoin d’argent, prêt qu’il a remboursé, avec des intérêts. »
Panier de crabes et guerres de pouvoir
Reste que la situation, tendue, a déjà eu de sérieuses conséquences au sein du syndicat. Olivia Fraigneau a présenté sa démission cette semaine. Elle sera effective à compter du 1er août. Mais elle n’est pas la seule, d’autres membres du bureau ont aussi décidé de partir, voire ont carrément été exclus.
« Tout cela pour des vengeances personnelles et des querelles que je ne m’explique pas. Toutes les structures qui sont puissantes finissent par avoir leurs propres dérives. On peut se réjouir que l’Isni en soit devenue une, mais maintenant, je pense que le rôle du syndicat c’est de se rappeler pourquoi et pour qui on mène nos combats, pour les internes. J’ai préféré partir avant que davantage de dérives ne se produisent et rendre son pouvoir à l’Assemblée générale, qui sera capable de faire les choses correctement. J’en ai marre des petits jeux de pouvoir qui m’ont usé pendant une année », poursuit la présidente partante, qui n'exclut pas de porter plainte pour diffamation.
Période de transition
Aujourd'hui, la structure syndicale mise désormais sur ce qui reste de la période estivale pour sortir de cette zone de turbulences. « Le temps d’une élection à venir, une équipe intérimaire assure la passation coordonnée par la vice-présidence actuelle, épaulée par un conseil de surveillance », indiquait déjà, ce jeudi, l’Isni dans un communiqué, en précisant à la fin du document souhaiter « remercier Olivia Fraigneau pour le travail exceptionnel qu’elle a accompli au service de l’Isni, également reconnu par l’assemblée générale qui, au moment de l’annonce du départ de sa présidente, lui a donné quitus de sa gestion, l'a remerciée officiellement et longuement applaudie ».
Peut-être pas par son successeur attendu, Guillaume Bailly, élu en juillet dernier par le bureau de l’Isni. L’interne parisien de 27 ans, en 8e semestre de cardiologie, devait prendre ses fonctions au mois de septembre. Le pataquès actuel et l'annonce de nouvelles élections ont déjà rebattu les cartes. À suivre.
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