Après une mobilisation nationale le 29 janvier, les internes de l’Isnar-IMG maintiennent la pression sur la quatrième année de médecine générale. Réunis à Lille pour leur congrès annuel, quelque 900 futurs omnipraticiens ont assisté à deux jours de débats (6 et 7 février 2025) sur leur formation et leur exercice.
Parmi les interventions très attendues, celle sur la mise en place de la quatrième année de médecine générale, réforme introduite au forceps dans le budget de la Sécu 2023, à l’aide d’un recours au 49.3.
Une date butoir pour les maîtres de stage
À moins de deux ans de son inauguration, le risque d’un manque de maîtres de stage universitaires (MSU) et de terrains de stage pour les futurs docteurs juniors semble être la crainte principale des jeunes générations. Dans ce contexte, Bastien Bailleul s’est montré très ferme. « Nous exigeons du gouvernement une date butoir pour le recrutement des MSU. Une date à laquelle on dira si, oui ou non, il y a assez de MSU pour nous accueillir et nous superviser, si oui ou non cette réforme est applicable », a martelé l’interne de Lyon. Avant d’ajouter : « Nous ne retournerons pas à l’hôpital contre notre gré ! »
Une rémunération à l’acte ou rien
Autre point de crispation : le mode de rémunération des docteurs juniors en ambulatoire. Alors que les internes réclament un système mixte combinant forfait de base – équivalent à celui des docteurs juniors hospitaliers – et rémunération à l’acte (rétrocession sur chacun des actes réalisés), le gouvernement propose une rémunération de base avec des primes.
« Les propositions faites par le gouvernement sont plus qu’imprécises (…), a regretté l’interne lyonnais. Cela consisterait à un système de salariat avec un salaire de base et des primes. Il s’agit d’une occasion manquée pour former les docteurs juniors ambulatoires à la comptabilité ou la cotation qui est le fondement même de notre exercice. Sans rémunération à l’acte, pas d’apprentissage de notre futur exercice. Sans rémunération à l’acte, pas de quatrième année », a averti Bastien Bailleul, qui réclame également un encadrement du nombre de consultations quotidiennes, de 10 actes minimum et 25 maximum.
Comité de suivi sous tension
Annoncée fin janvier par le ministre de la Santé Yannick Neuder, la création du comité de suivi sur la quatrième année dont la direction a été confiée à Guillaume Bailly, interne en cardiologie (et ancien président de l’Isni), a fait des remous parmi les futurs généralistes. « Aurions-nous, nous, internes de médecine générale, l’impertinence de diriger une réforme de cardiologie ? C'est inacceptable et inadapté pour notre spécialité », s’est indigné Bastien Bailleul, réclamant que la présidence du comité revienne à un représentant de la médecine générale afin de garantir la prise en compte des spécificités de la profession.
Invité à participer au congrès, le locataire de Ségur a décliné l’invitation. Il appartient désormais au gouvernement de désamorcer ce dossier brûlant.
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