Il y a deux jours la ministre de la Santé et les syndicats signaient une charte pour renforcer l’accès aux soins. Dans la continuité, le syndicat des internes en médecine générale, l’Isnar-IMG, publie ce mercredi ses propositions pour « une meilleure accessibilité des terrains de stage en milieu rural ».
Conscients que l'immersion dans les cabinets est l'un des meilleurs leviers pour susciter des installations dans les territoires, les internes proposent notamment de faciliter le logement des stagiaires. Ils suggèrent par exemple de créer des internats ruraux pour privilégier les lieux de vie partagés ou de mettre en place une aide logistique pour aider chaque interne à trouver un logement à une trentaine de minutes de son lieu de stage. Un recensement des logements disponibles pourrait être réalisé dans chaque département.
Dans son document, l’intersyndicale estime qu’« un loyer de 100 à 200 euros semble raisonnable en échange d’un logement », précisant que c’est un montant qui correspond à celui de « l’avantage en nature quand l’interne est logé à l’internat lorsqu’il est en stage hospitalier », et que les étudiants ont souvent déjà un loyer à assumer près de leur lieu d’études.
Afin de rompre l’isolement professionnel, les internes proposent de mettre en place des terrains de formation avec plusieurs maîtres de stage (MSU). « Nous sommes favorables à une mixité des stages, avec la possibilité de coupler différents modes d’exercice », écrivent-ils. Afin d’intégrer au mieux l’étudiant à l’environnement professionnel sur son lieu de stage, ils suggèrent d’inclure les futurs généralistes aux groupes de pairs auxquels participent leurs MSU, de participer à des formations communes avec eux ou d’organiser des rencontres ou demi-journées de stage avec les autres professionnels de santé locaux.
Des rencontres et des kits pour découvrir la région
L’accessibilité des terrains de formation en milieu rural fait parfois peur aux internes, l’Isnar-IMG demande donc des indemnités financières en fonction de l’éloignement kilométrique par rapport à la subdivision de l’interne. La prise en charge partielle des titres de transport, un crédit automobile pour passer le permis de conduire ou la possibilité d’un véhicule de fonction sont d’autres pistes évoquées, tout comme une aide pour les impôts.
Enfin, pour des étudiants formés en grande majorité à l’hôpital et donc en ville, la méconnaissance du monde rural peut entraîner certains a priori. Selon l’Isnar-IMG, il pourrait donc être bénéfique que la présentation des lieux de stages soit réalisée par les MSU, et d’organiser des rencontres entre les étudiants et les conseils départementaux avant la procédure de choix ou pendant des forums de l’installation. L’accueil des internes par les acteurs de la collectivité, les maires, la remise d’un kit de découverte par l’office du tourisme ou le syndicat d’initiatives locales ou l’invitation des internes aux évènements locaux participeraient aussi à la découverte du territoire.
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