Depuis de nombreuses années, les internes des DOM-TOM, comme les fonctionnaires hors métropole, bénéficient d'un complément de salaire lié à l'attractivité et au coût de la vie sur place.
Depuis le mois de mai dernier, le CHU de La Réunion a cependant supprimé cette indemnité qui représente environ 600 euros par mois pour les internes hors subdivision. Dans un communiqué commun publié ce jeudi, les intersyndicales d'internes ISNAR-IMG (médecine générale), ISNI (toutes spécialités) et le Syndicat des Internes de l’Océan Indien s'alarment de l'arrêt brutal des versements. L'établissement réunionnais envisagerait aussi de mettre fin à l'indemnité des internes de médecine générale en stage chez un médecin libéral.
L'arrêt de ces versements n'est pas sans conséquence pour les étudiants des DOM. L'indemnité correspond à 40 % du salaire versé en métropole. « Pour un salaire de base de 1 300 euros brut en métropole, un interne touche ici près de 1 900 euros », indique Clémence El Maliki, présidente de l'association SIOI contactée par Le Généraliste. La suppression de l'indemnité concerne pour l'instant 80 internes. « Nous craignons la généralisation de cette suppression à l’ensemble des internes des subdivisions ultramarines », précise le communiqué.
Alignement sur le salaire des fonctionnaires titulaires
Ce supplément de salaire est le résultat d'accords locaux et n'est pas inscrit dans la loi, contrairement à l'indemnité pour les fonctionnaires titulaires des DOM-TOM (loi de 1950). Mais les établissements de santé d’Outre-Mer alignaient jusqu'à présent et depuis de nombreuses années les revenus des internes en médecine à ceux des fonctionnaires.
Les organisations d'internes demandent donc que cette indemnisation soit désormais inscrite dans la loi, « par un arrêté modificatif par exemple », précise le président de l'ISNAR-IMG Maxence Pithon. Les associations qualifient ces coupes budgétaires « d'irrationnelles » et affirment que celles-ci auront des conséquences sur la qualité de vie des étudiants et sur l'accès aux soins dans les territoires ultramarins.
« Au-delà de l’atteinte évidente de l’attractivité des territoires, incluant l’île de Mayotte, ces mesures nient les évidences de l’apprentissage de la médecine en Outre-Mer. Rappelons qu’un interne à La Réunion doit, de par la réalité de la formation sur place, multiplier les allers-retours vers la métropole. Qui prendra en charge ces coûts ? », s'interrogent les organisations d'internes.
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