On savait déjà que le Collège National des Généralistes Enseignants et les étudiants en médecine, futurs MG, ne partageaient pas forcément les mêmes vues quant à la réforme des études. La réforme du troisième cycle qui doit entrer en vigueur à la rentrée prochaine le démontre une nouvelle fois. Après que le CNGE a tiré à boulets rouges sur le nouveau DES de médecine générale hier, l’association nationale des étudiants en médecine (Anemf) et le syndicat des internes en médecine générale (Isnar-IMG), défendent au contraire cette réforme. « Par les temps qui courent, tous les motifs sont bons pour attaquer la réforme », fustigent les futurs médecins dans leur communiqué, rappelant que leurs organisations « ne sauraient cautionner la remise en cause d’une réforme pédagogique fondamentale permettant d’améliorer l’attractivité de la Médecine Générale et d’accélérer l’installation par l’acquisition d’une autonomie progressive et accompagnée ».
Rester à trois ans
Les étudiants et les enseignants sont en désaccords depuis longtemps sur le passage ou non à quatre ans pour le DES. Ainsi , alors que le CNGE regrette que les ministres aient "malheureusement entériné que le DES de médecine générale ne devait passer à 4 ans que dans un délai indéterminé », les jeunes rappellent que le CNGE lui-même écrivait il y a un an : « Il est nécessaire de recruter et former 4 000 Maîtres de Stage Universitaire (MSU) supplémentaires. Le temps d’atteindre cet objectif, une maquette transitoire d’une durée de trois ans est nécessaire ». Une position qui est toujours aujourd’hui celle de l’Isnar-IMG pour qui le passage à quatre ans n’est pas souhaitable ni réalisable demain.
De même, quand le CNGE s’emporte sur le fait que le DES de médecine générale permette de "faire toutes les formations spécifiques transversales possibles", sans rapport avec la médecine générale, les jeunes répondent que ces FST « ne permettent pas d’exercer dans un autre champ de compétences que celui du DES, dans lequel le médecin sera qualifié ». Et d'ajouter : « de plus l’accès aux FST sera contingenté ».
De plus si les étudiants soulignent eux aussi l’importance pour les futurs généralistes d’être formés à la fois sur la santé de la femme et celle de l’enfant, ils constatent qu’aujourd’hui les capacités de formation ne permettent pas d’offrir un stage à la fois dans l’un et dans l’autre pour tous les internes. Ils se félicitent donc de la mise en place de stages couplés pour réaliser les deux « ce que la réforme facilitera demain ». Une mesure qui permettra en outre de libérer un semestre « que nous revendiquons comme libre et qui permettra de réintégrer la place du projet professionnel et de l’autodétermination professionnelle en cours de cursus ».
L’Anemf et l’Isnar-IMG dénoncent donc, sans les citer, leurs aînés et « une attitude contreproductive » de refus du dialogue qui « menace directement la mise en place de cette réforme ».
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