Futurs bacheliers… et déjà recalés en fac de médecine! La mauvaise surprise a concerné la semaine passée un petit millier de jeunes surnuméraires. Ils voulaient s’inscrire dans une des UFR franciliennes et le système d’admission post-bac les a placés en liste d’attente sur la foi d’un tirage au sort inique… L’incident a été pris très au sérieux par la nouvelle ministre elle-même et une solution devrait être trouvée pour ces jeunes. Mais cette histoire en dit long sur l’absurdité d’un système qui ajoute désormais le hasard aux rigueurs du numerus clausus. Très remontée, la CSMF y voit « l’apothéose du dysfonctionnement des études médicales en France ». Et, de fait, il y a beau temps que la machine à trier les futurs médecins s’est enrayée, broyant des vocations, sans même réussir à répondre aux défis démographiques… Les chiffres de l’Ordre en attestent : seul un recours de plus en plus important aux diplômés étrangers permet de colmater les hiatus de la couverture médicale dans l’Hexagone…
Mais il y a plus grave, peut-être. Car bon nombre de ces jeunes qui progressent vaille que vaille dans le cursus des études médicales ne vont pas si bien. Les organisations de carabins et de jeunes médecins ont révélé mardi un audit de la situation qui fait froid dans le dos. Leur enquête relève en effet des taux d’anxiété et même de dépression bien supérieurs dans les facs de médecine que chez les autres jeunes. Foin des
a priori et des idées reçues. Les hommes ne sont pas moins affectés que les femmes. Et toutes les régions semblent peu ou prou concernées. En revanche, si aucune tranche d’âge n’est véritablement épargnée par ce spleen de l’étudiant en médecine, ce sont les 1er et 2e cycles qui paient le plus lourd tribut. Comme si les incertitudes d’un processus de sélection plus long et éprouvant que partout ailleurs étaient responsables de cette fragilité.
Ces futurs toubibs, issus de la génération « Z », seraient-ils donc plus fragiles que leurs aînés ? Ou bien sont-ils surtout victimes d’un système devenu fou ? La profession, l’université et les pouvoirs publics doivent s’interroger. Ce n’est pas la réforme du 3e cycle engagée in extremis par le précédent gouvernement qui changera grand-chose puisque c’est en amont que le problème se pose, au stade du numerus clausus et des ECN. Pour la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur le challenge à relever pour réformer tout cela reste donc entier.
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