Le Saspas devient une obligation légale

Par rapport au texte initial, la mesure adoptée est donc « un moindre mal », estime le Dr Laure Dominjon, nouvelle présidente de ReAGJIR. Le syndicat des internes de médecine générale, l’Isnar-IMG, est lui aussi rassuré, même s’il restera très vigilant sur plusieurs points. « Ce texte fait du Saspas une obligation légale, or dans quelques subdivisions il est encore difficile pour tous les internes de pouvoir le réaliser, il ne faudrait donc pas que cela bloque certains étudiants dans leur cursus », souligne Lucie Garcin, présidente de l’Isnar-IMG. Le fait que le texte précise que ces stages devront être réalisés « en priorité », et non pas obligatoirement, dans les déserts est également de nature à rassurer les internes. « Nous espérons que cela signifie que si dans ces zones il n’y a pas les capacités de formation, les étudiants n’y seront pas envoyés », explique Lucie Garcin.

Une priorité, l'intérêt pédagogique

Tous veilleront également à ce que l’intérêt des stages ne soit pas sacrifié dans l’optique d’aller repeupler les déserts. « L’exigence pédagogique doit rester le critère premier », estime Lucie Garcin. Un avis partagé par le Dr Dominjon, « nous serons attentifs à ce que les maîtres de stage répondent bien aux critères indispensables. Qu’ils aient le temps de former, d’encadrer correctement les internes », note-t-elle.

L’objectif est d’éviter que ces stages se transforment en remplacement déguisé. Ce qui serait particulièrement contre-productif par rapport à l’effet recherché selon la généraliste francilienne : « Si les internes ne sont envoyés que dans des zones où il n’y a pas de maillage de soins, pas d’encadrement, cela risque de créer un effet délétère. C’est le meilleur moyen de faire peur aux internes et de les dégoûter d'aller exercer dans ces zones. » Sur ce point, le texte précise bien que les terrains de stage devront impérativement être agréés, mais Lucie Garcin estime malgré tout qu'accompagner cette mesure implique impérativement de « donner de vrais moyens » pour augmenter le nombre de terrains et de maîtres de stages.