Une cinquantaine de médecins et professionnels de la santé -parmi lesquels quelques généralistes- ont exhorté jeudi le gouvernement à reconnaître l'électrosensibilité comme une pathologie. "Cette pathologie étant complexe et multifactorielle, nous sommes démunis face à ces personnes, dont la souffrance physique est réelle et les symptômes avérés. Même si une controverse scientifique demeure à certains égards sur le sujet, ces patients existent et des réponses doivent leur être apportées médicalement pour atténuer leur souffrance", estiment les signataires de cet appel emmené par le cancérologue Dominique Belpomme, bien connu pour son combat contre les pesticides.
Selon ceux qui s'en plaignent, lélectrosensibilité aux ondes électromagnétiques, qui serait causée par les antennes relais de téléphonie mobile ou les portables, provoqueraient de multiples maux dont des troubles du sommeil, cognitifs, maux de tête. Elle concernerait jusqu’à 2% de la population, mais fait débat entre des scientifiques sceptiques et des patients qui s'estiment confortés par la justice, celle-ci ayant accordé en août une allocation de handicap à l'un des leurs. Elle n'est pour l'heure pas officiellement reconnue comme maladie en France.
Les signataires de cet appel à destination de la ministre de la santé mettent en avant le principe de précaution et réclament la création de "zones blanches" ou "refuge" (sans ondes électromagnétiques) pour les électrosensibles. "Nous appelons ainsi solennellement l'Etat français et plus particulièrement la Ministre de la santé à faire de l'impact sanitaire des champs électromagnétiques une priorité sanitaire et de considérer ces patients, de plus en plus nombreux, qui sont pour la plupart en grande difficulté et précarité sociale", écrivent-ils. Ils estiment qu'une "recherche indépendante et approfondie doit être menée sur le sujet".
Cet appel a été lancé à l'issue d'un colloque, à l'Assemblée nationale, sur les impacts sanitaires présumés des ondes électromagnétiques, à l'initiative de la députée et l'eurodéputée écologistes Laurence Abeille et Michèle Rivasi.
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