L'Agence régionale de santé (ARS) des Bouches-du-Rhône a ordonné ce vendredi la dissolution du Conseil de l'ordre des médecins 13, une mesure exceptionnelle pour tenter de surmonter les profondes dissensions qui le paralysent depuis plusieurs mois. Depuis des mois, un conflit avait éclaté au sein même du conseil, entre nouveaux et anciens élus. Le quotidien local La Provence avait expliqué les raisons de ces tensions en mars dernier.
La source serait un différend entre le Pr Christian Coulange, président en place, ex-chef du service d'urologie de La Conception à Marseille, et l'ancien président le Pr Henry Zattara, resté en poste pendant 27 ans. Au printemps 2016, l'ancien président aurait fait voter une motion pour pousser le Pr Coulange à démissionner. Plusieurs actes mal-intentionnés auraient suivi : La Provence évoque des serrures changées, des courriers détournés et une radicalisation des membres du conseil.
Gouvernance provisoire
Face à cette situation, le président de l'ARS PACA, Claude d'Harcourt, a donc décidé de dissoudre l'organisation « sur proposition du Conseil national de l'Ordre » et nommé une délégation provisoire, selon un arrêté rendu public vendredi. Celle-ci, composée de responsables nationaux et de médecins d'autres départements, devra organiser « dans les meilleurs délais » de nouvelles élections parmi les 11 500 médecins inscrits dans les Bouches-du-Rhône.
A l'appui de sa décision, l'ARS souligne « une grave crise de confiance ». « La persistance et la gravité des dysfonctionnements révélés font que le conseil départemental des Bouches-du-Rhône est dans l'impossibilité de fonctionner », constate l'autorité. La dissolution du Conseil départemental de l'ordre avait aussi été réclamée directement auprès de la ministre de la Santé Agnès Buzyn dans une lettre ouverte par un groupe de 20 médecins élus en février 2018. Ceux-ci dénonçaient un fonctionnement interne « basé sur la menace et l'intimidation » et refusaient en conséquence de siéger.
Avec AFP
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