Le conventionnement des médecins remplaçants ne doit plus être un doux rêve. Le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR), a en tout cas réaffirmé cette revendication forte, ce jeudi après-midi, à l'ouverture de ses 6e rencontres nationales au Palais des Papes d’Avignon. Plus d’une centaine de jeunes médecins étaient présents.
Après un passage de relais informel entre l’actuelle présidente du syndicat le Dr Sophie Augros – elle quitte la présidence pour se consacrer à sa mission ministérielle sur le Plan désert – et le Dr Yannick Schmitt, qui prendra officiellement sa place dès dimanche, le ton était donné dans la salle. « Installée depuis deux mois, je suis enfin considérée comme un vrai médecin », constatait le Dr Élodie Martel, qui animait le premier atelier de ces rencontres. Cet échange inaugural fut pédagogique avec la présence du Dr Fabien Ruaud, secrétaire général adjoint de MG France. Le généraliste du Cendres (63) est revenu sur les enjeux de la convention 2016 devant une assemblée de jeunes généralistes attentifs et parfois un peu déroutés face à ce texte complexe.
Exclus de la convention et de la ROSP
Et pour cause, les remplaçants en sont exclus, au grand dam du syndicat, qui milite depuis plusieurs années pour une convention et une ROSP du médecin remplaçant (voir notre dossier complet sur le sujet). « Nous ne prenons pas part aux négociations conventionnelles et seuls MG France et la FMF ont fait une place à ReAGJIR en nous laissant un siège lors de quelques réunions », déplore le Dr Yannick Schmitt. Cette absence d'écoute au niveau national est perceptible, selon lui, dès les élections aux URPS, auxquelles les remplaçants ne peuvent ni voter, ni participer.
« Ils ne sont donc pas représentés et par ricochet, n’ont pas leur place à la table des négociations », précise le généraliste de Strasbourg. Les représentants de ReAGJIR, qui ont déjà été reçus au ministère de la Santé par Marisol Touraine pour demander à participer à ces élections professionnelles, souhaitent rapidement engager de nouvelles négociations avec les équipes d’Agnès Buzyn. Avec l'espoir de voir les remplaçants prendre part au scrutin des URPS de 2020.
Une activité difficile à mesurer
Ces points ne sont pas les seuls qui peuvent être améliorés. Selon les congressistes, le remplaçant reste encore un OVNI dans le système de soins. « On ne sait pas exactement combien ils sont en France. L’Atlas de l'Ordre des médecins, qui est la référence en matière de démographie, compte parmi les remplaçants les praticiens en cumul emploi-retraite », rappelle le Dr Schmitt. Les remplaçants seraient aussi quasi-invisibles aux yeux de la CNAM. « L’Assurance maladie est incapable de dire aujourd’hui ce que représente l’activité des médecins remplaçants. Trop de médecins remplacés laissent leur carte de professionnel de santé (CPS) dans le boîtier, ce qui ne permet donc pas d’évaluer le travail des remplaçants », conclut le nouveau président de ReAGJIR.
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