Malgré quelques réserves, les représentants de la profession ont salué le plan prévention du gouvernement présenté ce lundi.
Les syndicats de médecins libéraux ont identifié des modifications à apporter pour l'améliorer. La CSMF pointe du doigt le « manque d’ambition en particulier sur la période des 26-65 ans ». Le syndicat prône « un véritable plan de prévention personnalisé pour chaque Français », grâce à des consultations longues à des âges clés de la vie.
Un suivi régulier et préventif que le Collège de médecine générale demande aussi. Joint par Le Généraliste, son président, le Pr Pierre-Louis Druais, évoque par exemple une consultation plus longue à 40-45 ans sur le risque cardio vasculaire avec dépistage de l'hypertension artérielle et du diabète. Le SML estime également qu'il manque dans ce plan une prise en charge globale tout au long de la vie. Le syndicat demande des gages supplémentaires, comme inscrire la prévention dans les programmes de DPC.
Le budget alloué à la prévention est aussi cible de critiques. Le Dr Hamon estime insuffisant son montant global de 400 millions d'euros sur cinq ans. « Parler de prévention est à la mode mais les 80 millions d'euros par an vont rapidement être mangés, notamment par le remboursement du frottis à 100 % ».
Des consultations longues qui nécessitent du savoir-faire
Beaucoup des mesures de ce plan pourraient concerner les médecins généralistes et les amener à effectuer des consultations dédiées à la prévention. Le manque de précision sur le cadre réglementaire de ces nouvelles prises en charge, plus longues, inquiète. MG France met en avant les 20 examens de santé entre 0 et 18 ans, désormais pris en charge à 100 %. Ces consultations complexes « nécessitent compétences et savoir-faire à des moments clés du développement de l’enfant et de l’adolescent » et devront faire l'objet d'une inscription dans la convention médicale, selon le syndicat.
Le Pr Druais donne un exemple concret. « Une consultation dédiée est à prévoir en lien avec la mesure de remboursement des moyens de sevrage tabagique », estime-t-il. Les consultations de prévention « doivent être valorisées comme des consultations complexes (46 euros, NDLR) prises en charge à 100 % », martèle le SML. Des revalos nécessaires pour la médecine générale et qui devront aussi être envisagées pour « la médecine scolaire et du travail, qui ne figurent pas dans le plan », déplore le président de la FMF le Dr Jean-Paul Hamon.
Les syndicats pense que ce type de prise en charge devra s'inscrire dans le cadre d'un exercice coordonné entre les professionnels de santé. « C’est le cas de la lutte contre les addictions, qui sera d’autant plus efficace si elle s’appuie sur une action concertée des professionnels d’un territoire de soins », précise MG France.
Enfin, le Pr Druais, qui regrette par ailleurs que le dépistage du mélanome ne figure pas dans le plan, estime que le développement de la prévention devra s'accompagner d'une « traçabilité » des parcours coordonnés et principalement d'un dossier médical adéquat.
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