Enfin ! La maison de santé « nouvelle génération » des Mureaux (Yvelines) a été inaugurée ce lundi. Depuis six mois, 23 professionnels de santé – dont neuf généralistes et deux remplaçants – dispensés de tâches logistiques et administratives exercent dans ce nouvel espace de 500 m2. C’est la société Espage, fondée par le Dr Pierre De Haas, ancien président de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS), qui gère ces aspects.
Il aura fallu plus de six ans aux Drs Marie-Hélène Certain, secrétaire générale du Collège de la médecine générale, et Pascal Clerc, Maître de conférences à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, pour voir leur projet se concrétiser. Dès 2010, les deux médecins anticipent les problèmes démographiques à venir et planchent sur un projet de regroupement de professionnels de soins primaires. À l’époque, les Mureaux comptent encore suffisamment de généralistes et les deux protagonistes peinent à trouver un local adapté ainsi qu’à convaincre mairie et institutions. « Mais on savait que les médecins des Mureaux étaient vieillissants », se rappelle le Dr Certain. Les prévisions se confirment avec le départ à la retraite d’une dizaine d’omnipraticiens depuis quatre ans. De quoi convaincre élus et partenaires du bien-fondé de la structure. « Nous y sommes finalement arrivés avec beaucoup de ténacité et de patience », se félicite Marie-Hélène Certain. En décembre 2017, la maison Pierre Marze ouvre ses portes.
« Cela nous permet de nous centrer sur notre cœur de métier »
Exténués par la lourdeur administrative que représente la création d’une maison de santé, les Drs Clerc et Certain ont confié la gestion de la MSP à Espage. « On a porté à bout de bras ce projet, on était un peu lassés, confie le Dr Certain. Après cela, on s’est dit que ce serait lourd à gérer. On ne se sentait pas de gérer tout l’équipement, le personnel… ».
À la maison Pierre Marze, la société fondée par le généraliste Pierre De Haas gère les locaux (location, chauffage, électricité, assurances, entretien…), emploie deux secrétaires, une coordinatrice d’équipe et prend en charge les consommables et services (téléphonie, Internet, draps d’examen…). Les médecins et paramédicaux versent chaque mois à la société une somme calculée en fonction de leur temps d’occupation des locaux. Présente 3 jours et demi chaque semaine, le Dr Certain verse « autour de 2 400 euros » mensuels à la société. Un tarif qui dépend de la prestation fournie par Espage et du loyer, ne permettant pas d’établir un tarif type. En effet, la MSP des Mureaux a confié son équipement informatique à une autre société et rien ne dit qu’Espage paie le même loyer pour sa première maison de santé à Tignieux (Isère) qu’aux Mureaux.
« Au début le prix me faisait peur. Mais quand on compare ce que cela coûte aux bénéfices en termes de temps de travail et de confort, il n’y a pas photo, assure la généraliste. C’est beaucoup plus simple au niveau de la gestion. On a plus que la comptabilité personnelle à faire, on n’a pas les soucis avec le personnel. Cela nous permet de nous centrer sur notre cœur de métier. » « Je milite beaucoup pour ce système. Tout le monde n’a pas forcément envie d’accomplir tout le travail qu’on a fait. Si on veut pérenniser les maisons de santé, il ne faut pas que ça repose sur les épaules de deux personnes », complète-t-elle.
Faciliter le début et la fin d’activité
À 64 ans, le Dr Certain a aussi retrouvé le plaisir d’exercer grâce dans la MSP. La généraliste voit dans ce fonctionnement le moyen de lisser la fin d’activité. En diminuant le nombre de jours de présence par exemple. Un luxe que les praticiens exerçant en cabinet ne peuvent se permettre.
En plus des internes, la MSP des Mureaux – qui compte trois maîtres de stage universitaires et un assistant chef de clinique – accueille également des internes. De quoi susciter des vocations. « La MSP ne remplace pas tous les médecins partis mais elle permet à des jeunes médecins d’avoir envie de s’installer ici. L’une des remplaçantes qu’on a accueillies va s’installer aux Mureaux », se réjouit Marie-Hélène Certain.
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