Le dossier médical personnel (DMP) est-il en train de s'imposer comme a pu le faire la carte Vitale, il y a quelques années ? La campagne lancée en novembre dernier par l'Assurance maladie invitant les Français à adopter ce "carnet de santé numérique" semble porter ses fruits. En six mois, le nombre de DMP ouverts a grimpé de 1,8 à 7 millions. « Aujourd'hui, le DMP gagne en notoriété et est de plus en plus considéré comme utile », analyse l'Assurance maladie. Selon un sondage BVA réalisé pour la caisse en juin 2019, 58 % des sondés affirmaient avoir déjà entendu parler du DMP, soit 34 points de plus qu'en octobre 2018, confirmant l'impact de son opération de communication. La Cnam compte sur une nouvelle campagne publicitaire diffusée dès aujourd'hui et pendant une semaine à la télévision mais aussi sur Internet et dans les pharmacies pour convaincre de nouveaux adeptes.
Des dossiers peu alimentés par les médecins
La facilité avec laquelle les Français peuvent ouvrir un DMP ainsi que la possibilité de le faire en pharmacie – 63 % des patients auxquels on propose l'ouverture en officine l'acceptent – ont grandement accéléré la progression statistique.
La portée de ces chiffres doit cependant être nuancée car les médecins demeurent peu nombreux à utiliser le DMP et ils le sont encore moins à le remplir. Selon un sondage BVA réalisé pour la Cnam entre le 31 mai et le 2 juillet 2019 auprès de 300 médecins de famille, 45 % consultent le dossier médical de leurs patients (contre 20 % fin 2017). Et seul un généraliste sur cinq y ajoute des documents (ils étaient 6 % il y a deux ans). Tout l'enjeu pour l'Assurance maladie sera donc de convaincre la profession de l'utilité du DMP pour qu'il ne demeure pas une coquille vide. « Le DMP ne fonctionnera vraiment bien que si professionnels et patients jouent le jeu », confiait le patron de la Cnam, Nicolas Revel, il y a près d'un an. La Cnam veut croire que c'est possible : parmi les 44 % de généralistes utilisant ce service, 76 % en ont une opinion positive.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique