Et de quatre pour Médecins solidaires ! L’association créée par le Dr Martial Jardel a ouvert mardi 18 juin un quatrième centre de santé, dans la Nièvre cette fois, à Chantenay-Saint-Imbert précisément. Le modèle a fait recette : il s’appuie sur la solidarité de généralistes qui se relaient à tour de rôle, chacun pendant au moins une semaine, pour exercer dans des structures « en dur », spécifiquement conçues pour répondre à la pénurie de médecins dans les territoires.
Beaucoup de chemin a donc été parcouru pour le généraliste de 33 ans à l’origine de cette aventure du « temps partagé solidaire », entamée dans la Creuse, avec l’ouverture du premier centre dans la commune d’Ajain en octobre 2022. Huit mois plus tard, un deuxième centre « médecins solidaires » se montait dans ce même département, en juin 2023, à Bellegarde-en-Marche, puis une troisième voyait le jour à l’hiver dernier à Charenton-du-Cher (Cher). Désormais, ce sont donc quatre centres solidaires, dans trois régions (Nouvelle-Aquitaine, Centre Val-de-Loire et Bourgogne Franche-Comté) qui s’activent pour répondre aux besoins des patients sans médecin traitant.
Des volontaires de 27 à 72 ans
Désormais, 450 médecins libéraux volontaires font partie du collectif de ces généralistes qui jouent la carte de la solidarité. Pour mémoire, chaque semaine, un nouveau praticien assure les consultations. Les volontaires, dont l’âge oscille entre 27 ans et 72 ans, viennent de toute la France. Le centre, qui assure les soins programmés comme non programmés, fait office de médecin traitant pour les patients. Chaque praticien signe un CDD de courte durée (35 heures). Un véhicule et un logement sont mis à leur disposition.
Depuis la création du premier centre, quelque 17 000 consultations ont été assurées auprès de 3 500 patients – dont 25 % en ALD ayant choisi un centre Médecins solidaires comme médecin traitant, se félicite aussi l’association.
50 semaines par an
L’initiative a également permis la création de 10 emplois de coordination et d’assistance médicale. Le quatrième centre – situé dans un département qui a enregistré entre 2010 et 2022 une baisse de 28 % des généralistes en activité – sera « ouvert 50 semaines par an et pourra être choisi par 1 250 patients », explique Médecins Solidaires.
Et le projet pourrait continuer sur sa lancée. « En quelques mois, grâce à la dynamique de nos premiers centres, notre modèle a fait ses preuves et nous sommes sollicités de toutes parts ! Nous allons bientôt être à même de pouvoir annoncer plusieurs ouvertures de centres dans les prochains mois », avance Gabriel du Passage, directeur des opérations de Médecins solidaires.
En 2021, un rapport du Sénat rappelait que le renoncement aux soins était jusqu’à huit fois plus élevé dans les zones sous-dotées en médecins. Et l’Ordre estimait en 2023 que 63 % des bassins de vie ruraux manquaient de généralistes.
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