Courrier des lecteurs

Des moines soldats de la médecine pour nos banlieues et nos campagnes

Publié le 11/09/2015
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Permettez -moi de vous livrer les quelques réflexions que m'inspirent l'évolution actuelle de notre Métier. Maître de stage à la Faculté de Marseille, mes contacts avec les internes m'ont bien persuadé que la Loi Santé de Marisol Touraine est un épouvantail à jeunes généralistes dans le champ déjà bien sinistré de la médecine générale libérale : paperasse et démarches supplémentaires (en plus des télédéclarations des revenus pour la taxe professionnelle et des loyers pour encore une autre instance fiscale, chaque année apportant sa couche supplémentaire à notre ras-le-bol administratif).

Dans mon terroir pourtant réputé agréable à vivre, les médecins partent en retraite sans successeur, une commune voisine (village de carte postale socialement cossu à 15 km d'Aix-en-Provence, rien à voir avec Chicago-sur-Seine ou Trifouillis-les-Oies !) a dû recruter un médecin roumain pour faire face à la pénurie.

Une solution finira par s'imposer : fonctionnariser la médecine générale, placer les jeunes dans les banlieues chaudes (comme on nomme les institutrices débutantes dans les quartiers difficiles, là où il faudrait des enseignants chevronnés à la carrure de rugbyman) et les campagnes reculées. Comme les conjoints (-tes) hésiteront à y suivre ces moines-soldats, une émission de télévision fera pleurer dans les chaumières : "L'Amour est dans le REP" (Recrutements d'Epoux (-ses) pour Praticiens).

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Dr Jean-Luc Hennebelle; Coudoux (13)

Source : lequotidiendumedecin.fr