Face au « besoin urgent » de médecins généralistes, la commune de Mios (Gironde) déploie les grands moyens. Outre une campagne d’affichage sur les panneaux publics de la ville et des stickers déposés dans les commerces, cette petite ville a carrément lancé une pétition en ligne « Unis pour la santé à Mios ». L’objectif ? Demander aux pouvoirs publics de classer cette ville « dans les plus brefs délais » en zone d’intervention prioritaire éligible aux aides (ZIP, la plus fragile) en raison du « désert médical » qui s'annonce.
Aujourd’hui, la ville recense quatre généralistes installés pour prendre en charge un bassin de vie de 12 500 habitants. Cette offre de soins de proximité est déjà jugée « dégradée » par la mairie avec « un ratio de 3,2 médecins généralistes pour 10 000 habitants contre un ratio de 11,2 médecins généralistes pour 10 000 habitants pour l’arrondissement d’Arcachon dont Mios dépend », peut-on lire dans la pétition.
Cette situation devrait encore s’aggraver puisque trois généralistes qui n’ont pas trouvé de successeurs ont programmé leur départ à la retraite « prochainement ». L’un dans l’année et les deux autres dans deux ou trois ans. Selon le maire, Cédric Pain, si personne ne s’installe, la pression risque de devenir trop forte pour la dernière généraliste en poste. « Elle a prévenu qu’elle ne pourrait pas assumer si elle se retrouve seule, on a donc un risque de ne plus avoir de médecin du tout », se désole l’édile, qui s’est confié au site actu.fr.
Réviser l’arrêté régional
Par ces actions de mobilisation, Cédric Pain espère donc convaincre l’agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine de changer le « zonage » de sa ville pour être classée en ZIP et permettre aux médecins de bénéficier des aides financières à l’installation ou au maintien prévues à cet effet.
Quelles aides en ZIP et ZAC en 2026 ?
En plus des majorations spécifiques prévues dans le cadre du forfait médecin traitant (FMT) pour les médecins exerçant en ZIP, de nouvelles mesures démographiques ont été mises en place dans la nouvelle convention afin d’accompagner les médecins s’installant pour la première fois en libéral au sein d’une zone sous-dense : une aide ponctuelle de 10 000 euros à l’installation pour les médecins primo-installés en zone d’intervention prioritaire (ZIP) ; une aide ponctuelle de 5 000 euros à l'installation pour les médecins primo-installés en zone d'action complémentaire (ZAC) ; une aide ponctuelle de 3 000 euros à l'installation pour les médecins ouvrant un cabinet secondaire en ZIP.
À compter du 1er janvier 2026, ces aides remplaceront les contrats démographiques, qui perdurent jusqu'au 31 décembre 2025. Un mécanisme de transition est prévu pour accompagner ce changement des contrats démographiques existants vers les nouvelles majorations.
Si la réglementation pose le principe d’une révision de l’arrêté régional fixant les zones sous denses « tous les trois ans », elle prévoit également que, dans l’intervalle, les ARS peuvent actualiser l’identification de leurs zones sous-denses, « dès lors que la situation locale le nécessite », en requalifiant des zones pour ajuster les aides en fonction des besoins. De quoi éveiller l’intérêt des maires inquiets…
Ce vendredi, la pétition de Mios avait recueilli plus d’un millier de signatures dont la municipalité et les médecins du cru, le Centre médical de soins immédiats (CMSI), les kinés, ostéopathes, pharmaciens, infirmières, dentistes, ou encore le laboratoire d’analyses et les transports sanitaires…
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