Annoncé à la fin de l’été, et déposé en décembre, le projet de loi sur les « séparatismes » était examiné de cette semaine par une commission spéciale. Le texte prévoit notamment la pénalisation des certificats de virginité et une sanction pouvant aller jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende pour les médecins délivrant des certificats de virginité.
Mi-octobre, le Conseil national de l’Ordre des médecins ainsi que le Collège national des gynécologues français avaient fait part de leur soutien quant à l'interdiction de ces certificats, mais cette disposition n’était pas sans interpeller la profession. Des praticiens avaient ainsi exprimé leur inquiétude, s'étonnant que le législateur se focalise sur ce phénomène perçu comme marginal. Interrogé par Le Généraliste, le Dr Gilles Lazimi, omnipraticien à Romainville (Seine-Saint-Denis), avait confié n’avoir eu que deux demandes de tels certificats en dix ans, lui faisant dire que ces demandes constituaient un « épiphénomène rarissime ».
« Qu’on pointe les vrais coupables »
À l’Assemblée nationale, la Commission spéciale chargée de l’examen du projet de loi « Respect des principes de la République » a introduit jeudi la pénalisation de toute forme de pression, venant souvent de l'entourage, pour que des jeunes femmes obtiennent un certificat de virginité.
Des députés Les Républicains à ceux de la France Insoumise, en passant par les élus du Modem, plusieurs groupes ont contesté l’approche répressive du gouvernement au détriment des seuls médecins, doublée d'un manque d'information et de prévention. « Les principaux coupables et la mission de prévention sont en jachère », a regretté Éric Coquerel (LFI). « Qu'on pointe les vrais coupables ! », a aussi demandé Olivier Falorni (Libertés et Territoires). Dans le collimateur des parlementaires : ceux qui font pression sur les jeunes femmes pour qu'elles obtiennent un certificat de virginité.
Après avoir rejeté plusieurs amendements de l'opposition qui envisageaient de pénaliser ladite pression, c'est finalement par le biais d'un amendement LREM que la commission spéciale a élargi la répression à l'entourage des demandeuses de certificat de virginité. Il sanctionne d'un an de prison et 30 000 euros d'amende « le fait d’inciter ou de contraindre une personne à solliciter un certificat de virginité par menace, violence, abus d’autorité ou abus de pouvoir ». Une peine portée à deux ans de prison et 60 000 euros d'amende lorsque la jeune femme a moins de 18 ans.
(Avec AFP)
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