Une hausse moyenne de 5 % pour les salariés des cabinets et une reconversion plus facile : après 18 mois de négociation, les organisations patronales représentées par les syndicats de médecins libéraux (CSMF, SML, MG France et FMF) et les syndicats de salariés (CFTC, CGT, FO et UNSA) ont conclu un avenant à la convention collective du personnel des cabinets médicaux.
« Nous avons construit une nouvelle classification pour tenir compte de nouveaux métiers comme les assistants médicaux et soutenir les emplois de la branche en proposant une grille salariale plus attractive », explique le Dr Laurent Verzaux, radiologue et président de la commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) chargée des négociations de la branche professionnelle.
La nouvelle classification (ci-dessous) s'articule autour de cinq filières professionnelles (médicale, médico-technique, paramédicale, transversale et management) couvrant seize emplois repères – de médecin à coordinateur en passant par assistant ou technicien. Chaque emploi repère réunit lui-même plusieurs postes. Ainsi, l'assistant médical, la secrétaire médicale ou l'assistant médico-technique sont regroupés dans l'emploi repère « assistant médical et médico-technique ». Quant à l'aide soignant, l'assistant dentaire ou l'aide-médico-psychologique, ils sont classés dans l'emploi repère « auxiliaire de soins ». L'infirmier clinicien ou en pratique avancée (IPA) se situe dans l'emploi « soignant » tout comme l'infirmière spécialisée.
+100 euros par mois
Pour chaque type d'emploi repère, la grille précise les niveaux conventionnels de salaire minimum. Ils vont de 1 581 euros brut (niveau 4) pour un assistant d'accueil débutant à 4 097 euros brut (niveau 16) pour un médecin salarié ou un encadrant de direction. Ces montants intègrent une hausse de 4 % au-dessus du SMIC et de 5 % en moyenne pour l'ensemble de la masse salariale (85 300 salariés en 2018) par rapport à l'ancienne grille. « Pour les plus petits salaires, cela représente une augmentation de 100 euros brut par mois, ce qui est significatif », fait valoir le Dr Verzaux. Ces émoluments tiennent compte de quatre critères – la formation ou acquis de l'expérience du salarié, le degré d'autonomie, le niveau de complexité du poste et la dimension relationnelle requise pour chaque emploi.
Ainsi, un assistant médical émargera au minimum à 1 642 euros brut (niveau 5) et jusqu'à 1 953 euros brut (niveau 9) en fonction de son expérience, de son diplôme ou de son autonomie. Pour une IPA, le salaire de base oscillera entre 1 854 euros (niveau 8) et 2 429 euros (niveau 13). Un coordinateur de projet, nouveau métier appelé à se développer dans les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), sera rémunéré entre 2 169 euros brut (niveau 11) jusqu'à 3 479 euros (niveau 15).
Effort pour les praticiens employeurs
L'autre avancée de cette grille concerne les évolutions de carrière. Grâce aux dispositifs de validation des acquis de l'expérience (VAE) ou des formations complémentaires, un assistant d'accueil administratif de niveau 8 pourra évoluer vers d'autres métiers de niveau équivalent comme infirmier de pratique avancée.
Pour les médecins employeurs, cette classification bonifiée représente un effort significatif en matière de charges. Qui ne se reproduira pas forcément tout de suite... « S'il n'y a pas de revalorisation des honoraires ou des aides supplémentaires, les médecins ne pourront payer que ce qu'ils pourront », prévient le Dr Verzaux.
En vigueur depuis le 1er juillet, la nouvelle grille s'applique pour les salariés dont le praticien employeur est adhérent à une centrale patronale signataire. Pour les autres, il faudra attendre la parution au « Journal officiel ».
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