Déserts médicaux : la régulation est aujourd'hui « assumée » par les maires, selon l'APVF

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Publié le 18/06/2019
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Crédit photo : PHANIE

Alors que la commission mixte paritaire (CMP) s'efforcera de trouver le 20 juin un accord sur le projet de loi de santé, le président de l'Association des petites villes de France (APVF) et député socialiste de Seine-Maritime, Christophe Bouillon, a remis le couvert sur la question de la régulation à l'installation des médecins, lors d'un point de presse ce mardi.

Interrogé par « le Quotidien », l'élu estime que cette solution – longtemps repoussée par certains maires – est aujourd'hui « partagée » et même « assumée » par tous les édiles, quelle que soit leur sensibilité politique. En attendant des mesures fortes, Christophe Bouillon explique que les maires font preuve de « créativité » pour trouver des solutions en urgence : petites annonces, salariat des généralistes, aides à l'hébergement, construction de maisons de santé, cellules visant à trouver un emploi pour les conjoints…

Pour éviter la concurrence entre eux, l'élu prône même la mise en place d'une conférence des maires « dès lors qu'un projet intercommunal ne trouve pas de consensus ». « En tout, les diverses collectivités locales ont investi jusqu'à deux milliards d'euros pour créer des maisons de santé. Mais on préfère éviter des MSP vides, il faut trouver d'autres leviers », dit-il.

Les réformes du gouvernement (hôpitaux de proximité, communautés professionnelles territoriales de santé, assistants médicaux, fin du numerus clausus, télémédecine, etc.), restent très insuffisantes à ses yeux. « La régulation existe pour d'autres professions sans qu'elle empêche l'exercice libre », résume Christophe Bouillon.

Se retourner vers les médecins

Ces dernières semaines, le président de l'APVF a déjà appelé l'État à agir en adoptant le conventionnement sélectif dans les zones surdotées. En vain : lors de l'examen du projet de loi santé au Parlement, Agnès Buzyn a gardé son cap anti-coercition contre les offensives pro-régulation. 

« Jusqu'à présent, prévient Christophe Bouillon, les habitants s'adressaient directement aux maires pour maintenir la présence médicale sur leur territoire. Aujourd'hui, ils se tournent vers les médecins et leurs représentants pour dire qu'ils ne peuvent plus rester accrochés à la sacro-sainte liberté d'installation. »


Source : lequotidiendumedecin.fr