Depuis plusieurs semaines, les chiffres de Santé publique France alertent sur la recrudescence des virus grippaux dans l’Hexagone, qui était en phase épidémique dans toutes les régions à partir de la semaine du 28 février. Une tendance confirmée par les chiffres de la base THIN, fournis en exclusivité au Généraliste par GERS Data.
« La tendance ressemble à 2016 », observe Béranger Lekens, expert des données en vie réelle de GERS Data, en analysant les nombres des consultations pour grippe et syndromes grippaux en médecine générale entre janvier 2015 et mars 2022. Avant d’ajouter : « Les pics habituels se situent plutôt en janvier et février. En 2016 comme en 2022, nous voyons les pics plutôt en mars. » Il note par ailleurs que l’épidémie de grippe connaît un record depuis le début de la pandémie de Covid-19. « En 2020, il y avait eu un début de grippe, auquel le confinement en mars avait mis un coup d’arrêt, alors que nous étions à un moment où elle commençait à disparaître. En 2021, il n’y avait pas eu de grippe. »
La moyenne d’âge plus faible des patients consultant pour la grippe
Autre similitude entre 2016 et 2022 : la moyenne d’âge des patients. « Pour les semaines 12 et 13 de 2022, la moyenne d’âge est d’environ 30 ans, comme en 2016. Habituellement, la moyenne d’âge des patients est autour de 40 ans. Et en 2021, alors qu’il y avait eu très peu de grippe, la moyenne d’âge s’établissait aux alentours de 50 ans », détaille Béranger Lekens.
Les consultations en médecine générale au niveau de début 2020
Quand on regarde la totalité des consultations en médecine générale, la base THIN montre un retour au même niveau qu’avant la pandémie de Covid-19. « Chez les médecins généralistes, il y a eu une baisse notable, surtout pendant la période du 1er confinement, entre mars et mai 2020. En juin 2020, nous avions constaté un net rebond par rapport à 2019, ce qui faisait penser à un rattrapage. Et sur la deuxième partie de l’année, nous sommes sur des niveaux très similaires sur les trois années observées (2019, 2020 et 2021, ndlr) », explique l’expert des données de vie réelle de GERS Data.
Pour les mois de décembre 2021 et janvier 2022, il note que beaucoup de cas de Covid sont recensés dans les consultations de médecine générale, avec néanmoins une différence pour la vague Omicron. « La différence entre les chiffres de Santé publique France et les nôtres est de plus en plus grande depuis Omicron. Cela montre que la grande majorité des patients consultaient un médecin généraliste jusqu’à Omicron. Aujourd’hui, ils consultent beaucoup moins. » Une explication pourrait venir de la politique de tests massifs et les symptômes d’Omicron, pour lesquels les personnes positives n’ont pas forcément consulté un médecin généraliste.
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