Avec 60 000 actes pris en charge par l’Assurance maladie en un an, la téléconsultation n’a pas encore remporté l’adhésion des généralistes (voir numéro du 13 septembre). Malgré l’engagement de plusieurs opérateurs privés, le compte est en effet loin de l’objectif de 500 000 téléconsultations remboursées que s’était fixé la Cnam la première année. Certes, le nombre de facturations mensuelles ne cesse de croître, avec un pic à plus de 10 000 actes mensuels cet été, mais sur le terrain les généralistes boudent cette nouvelle pratique.
D’après un sondage* CallMedical pour Le Généraliste, réalisé auprès d’un panel représentatif de 1 066 médecins de famille, seuls 6 % des omnipraticiens affirment avoir déjà côté une TC (ou TCG) depuis le 15 septembre 2018, date de l’entrée en vigueur du remboursement. Les 60 000 actes recensés par l’Assurance maladie se concentrent sur un petit nombre de médecins adeptes de la télémédecine (1 650). Ce faible effectif peut s’expliquer en partie par la retenue à s’engager dans une pratique encore récente. Une grande majorité (82 %) des généralistes interrogés ne semble toutefois pas envisager d’intégrer la téléconsultation à leur pratique quotidienne. Huit médecins sur dix affirment ne pas avoir prévu de s’équiper pour en réaliser, tandis que 10 % hésitent encore. Seuls 7 % se disent prêts à investir.
Impact sur l’accès aux soins ?
Les praticiens sont très partagés sur les bénéfices de la téléconsultation pour l’accès aux soins, ce qui pourrait expliquer leur manque d’enthousiasme. 36 % d’entre eux considèrent que les consultations à distance n’ont pas d’impact significatif contre la désertification médicale. Les plus optimistes (32 %) les envisagent au contraire comme une des solutions pour répondre à la crise démographique, tandis que près d’un tiers ne se prononce pas sur la question. D’après les données de l’Assurance maladie, pour l’instant, les téléconsultations se concentrent majoritairement en région Île-de-France (avec 15 % du total des actes réalisés à Paris) et en Occitanie (13 % dans l’Hérault). Ce qui laisse à penser que cette pratique se développe pour l’instant majoritairement dans des territoires urbains, loin des campagnes où la pénurie est la plus importante.
* Sondage réalisé pour Le Généraliste par Callmedicall du 3 au 10 septembre 2019 auprès de 1 066 médecins généralistes, selon un échantillon représentatif
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