Du mieux en 2024 ! Sans être une année de fin de cycle triennal « traditionnellement plus mobilisatrice », l’adhésion des professionnels de santé éligibles au dispositif du développement professionnel continu financé par l’agence (libéraux et salariés de centres de santé conventionnés) connaît une « forte dynamique » en 2024. Avec un record d’engagement, l’agence dirigée par Michèle Lenoir-Salfati, qui publie ses chiffres clés, salue cette « dynamique solidement implantée chez les libéraux ».
Inscriptions en hausse
La progression des inscriptions s’observe pour toutes les professions et dans une moindre mesure chez les médecins. Au 31 décembre 2024, sur les 287 192 inscriptions (toutes professions confondues) à une action de DPC, 92 059 relèvent du corps médical, soit une hausse de 7,9 % sur un an. Cette tendance positive reste inférieure à celle d’autres professions comme les biologistes (+ 52 % sur un an), les pharmaciens (+ 50,4 %) ou encore les orthoptistes (37,1 %), les orthophonistes (+28,5 %) et les kinés (+ 24,2 %).
Malgré un contexte démographique difficile, les médecins s’engagent, insiste l’agence. « Le dispositif est de plus en plus connu des professionnels éligibles, ils y trouvent une offre de plus en plus adaptée à leurs besoins », veut-elle croire. Si on analyse cette fois les professionnels engagés sur la période triennale en cours (2023-2025), on constate une mobilisation de la moitié environ de la population éligible (toutes professions), avec des écarts marqués. Les dentistes et les pharmaciens (72 % et 70 % d’engagés sur le triennal) font mieux ici que les médecins seuls (45 %).

Le bilan révèle aussi que les médecins ouvrent de plus en plus leur compte personnel sur l’interface unique agencedpc.fr, qui leur permet d’avoir accès au document de traçabilité (stockage des justificatifs de leur parcours de DPC) et de s’inscrire aux actions. Selon l’agence, sur les 427 341 comptes ouverts au 31 décembre 2024 (+ 11,1 % sur un an), environ le quart a été ouvert par les médecins (24 %), juste derrière les infirmiers.
Les actions pluripro à la traîne
Les médecins s’inscrivent massivement dans des actions mono-professionnelles (91 %) et surtout mono-spécialité (70,4 %). Ils délaissent donc, de fait, les sessions multiprofessionnelles (9 %), un champ pourtant prioritaire ! La part de ces actions multipro sur l’ensemble des inscriptions est même en recul de deux points par rapport à 2023.
Autre tendance qui se confirme : les actions en présentiel n'ont pas la cote auprès des médecins. Seuls 20,8 % des inscriptions se font en présentiel contre 46,7 % à distance – e-learning) et 29,4 % en formule mixte. Face à une demande de plus en forte de réaliser leur programme au moins partiellement à distance, l’agence propose de travailler sur « un nouveau modèle de financement plus adapté aux contraintes du e-learning ». Objectif : aider notamment les organismes de DPC qui n’ont pas la capacité d’y répondre.
Les programmes intégrés ont la cote
La formation continue proprement dite (FC) reste le type d’actions qui a la préférence des médecins (35,1 % des programmes suivis en 2024). Comme les autres années, les praticiens, qui sont censés suivre au moins deux des trois types d'actions différents sur le triennal (formation continue, évaluation des pratiques professionnelles – EPP – et gestion des risques – GDR), délaissent l'EPP et la gestion des risques. Ces deux types d’actions ne représentent respectivement que 8,8 % et 0,31 % des inscriptions.
En revanche, les actions proposant un programme intégré (incluant au moins deux types d'actions distincts) marquent des points avec 55,8 % des inscriptions des médecins. Cette tendance est « encourageante », commente l’agence, grâce à l’appui méthodologique proposé aux organismes en 2024 pour faciliter l’utilisation des méthodes diverses de DPC, notamment d’EPP (webinaire, fiches méthodes et formats).
Les actions rejetées en forte hausse
Autre enseignement : en 2024, 11 886 actions ont été publiées sur le site de l’agence par les organismes de DPC (le plus souvent dans le dispositif guichet). Mais l’agence a parallèlement rejeté plus de 6 300 actions, suite à « un contrôle qualité de premier niveau » (vérification de la complétude du dossier, respect des critères administratifs, conformité avec les orientations prioritaires de santé publique). Et elle a aussi désactivé 1 431 actions suite au contrôle sur la qualité scientifique et pédagogique effectué par les commissions scientifiques indépendantes (CSI). Au total, l’agence a écarté 7 764 actions, un chiffre en hausse de 45,6 % sur un an.
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