Ça progresse, mais ce n’est pas encore ça. Le dernier baromètre de l’accessibilité de l’Association des paralysées de France (APF) continue de pointer le trop grand nombre de cabinets médicaux non accessibles aux handicapés. La proportion de cabinets aux normes semble pourtant sensiblement augmenter en un an. Du moins si l’on en croit l’enquête de l’APF qui, pour évaluer l’accessibilité de tel ou tel service dispose d’un indice assez grossier : les retours de ses délégations départementales et des communes chefs lieux de départements à la question suivante : «selon vous, les personnes en situation de handicap de la ville ont-elles des difficultés à trouver un cabinet médical (généraliste et spécialiste) accessible ?» Ces correspondants doivent répondre en attribuant une note sur 10. Pour 2013, la note des cabinets médicaux dépasse pour la première fois la moyenne : 5,01 contre 4,04 en 2012, ce qui traduit sans doute un effort certain de certains confrères. Même les paramédiaux qu’on disait en avance sont moins bien notés désormais (4,77).
Pour autant, l’APF continue de désigner les blouses blanches comme les moins prêts pour le rendez-vous de l’accessibilité. «Parmi les points négatifs, ce sont encore et toujours les commerces de proximité et les cabinets médicaux et paramédicaux qui continuent d’être des préoccupations plus que prégnantes à moins d’un an de l’échéance de 2015,» souligne son rapport. Pour les cabinets médicaux et paramédicaux, l’APF déplore que «la France possède l’un des meilleurs systèmes de santé au monde, mais que celui-ci demeure inaccessible aux personnes en situation de handicap.» «Aujourd’hui, poursuit l’APF, en France, le libre choix de son médecin traitant, de son ophtalmologiste, de son gynécologue ou de son dentiste n’existe pas pour les personnes en situation de handicap !» Les responsables de l’association relèvent que, pour un patient handicapé, «le critère de choix s’effectue en fonction du degré d’accessibilité du cabinet et non en fonction des compétences du professionnel.»
Les villes doivent aussi balayer devant leur porte...
En comparaison, le baromêtre décerne des bons points aux centres commerciaux (8,89),aux bureaux de postes (7,59), aux piscines (7,35) et aux cinémas (7,14). Les villes ont fait des progrès dans l'accessibilité aux personnes handicapées, même si plus de la moitié des écoles et seulement 42% des réseaux de bus sont accessibles, estime l'Association des Paralysés de France. En outre, un tiers des chefs-lieux départementaux n'ont même pas la moyenne pour l'accessibilité de leurs équipements municipaux !
Dans cette 5e édition du baromètre de l'accessibilité, Grenoble conserve la tête du classement avec une moyenne de 18,7/20, suivie de Nantes avec 18/20, tandis que Caen prend la 3e place avec 17,6/20. Aucune ville n'est sous la moyenne en 2013. En queue de peloton on trouve toutefois Digne-les-Bains avec 10,2/20, précédée de peu par Alençon et Chaumont (10,3). Un total de 95 chefs-lieux départementaux de France métropolitaine ont répondu. Paris ne l'ayant pas souhaité, précise l'APF. Sa note de 2012 (13,2/20) la place en 64e position du classement 2013.
Ce baromètre est annuel, mais il prend cette année une raisonnance toute particulière, annoncé le jour même de la date anniverssaire de la loi du 11 février 2005 et alors qu’on attend les décisions du gouvernement en matière d’accessibilité.
Paul Bretagne
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