Sept ans après avoir prescrit un anti-inflammatoire qui s’est avéré fatal à l’un de ses patients, une généraliste de Lalinde (Dordogne) a été reconnue coupable « d’homicide involontaire » et condamnée à trois mois de prison avec sursis mardi par le tribunal de Bergerac, révèle France Bleu Dordogne. Cette consœur a également écopé d’une interdiction d’exercer d’un mois.
Au printemps 2012, elle avait prescrit à un patient venu consulter en raison de douleurs dorsales un anti-inflammatoire. Une fois de retour à son domicile, l'homme avait été pris d’une crise d’asthme aiguë. Il avait ensuite perdu connaissance et n’avait pu être ranimé.
Une allergie à l'aspirine non avérée aux yeux du médecin
Dans cette affaire, la praticienne a été mise en cause pour « imprudence ». Celle-ci n’aurait pas tenu compte de l’allergie à l’aspirine du patient, pourtant signalée par sa compagne. Une fois l'ordonnance rédigée, la généraliste avait « rassuré aussitôt le couple quant à la prescription donnée », a assuré l’avocat de la famille au tribunal, dans des propos relayés par France Bleu Dordogne.
Si la généraliste reconnaît avoir été mise au courant de cette allergie, elle explique n'en avoir jamais eu la preuve. Cette consœur estimait donc que cette pathologie n'était pas avérée car non vérifiée, et « non argumentée par des exemples de la part du patient ». Et ajoute qu'elle a prescrit un autre type d'anti-inflammatoire, « qui ne comportait pas de risque » selon elle.
Mais selon les trois expertises réalisées par différents médecins, la généraliste a fait preuve d'une « imprudence manifeste » et « les règles de sécurité élémentaires » n'ont pas été respectées.
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