Une prétendue médecin pratiquant de faux tests de dépistage du Covid condamnée à un an de prison

Publié le 22/01/2021

Crédit photo : GARO/PHANIE

Le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) a condamné jeudi une femme à un an d'emprisonnement pour escroquerie, après qu’elle a pratiqué de faux tests de dépistage du Covid-19, en se « rêvant » médecin, entre mars et mai 2020. Iltusen B., 31 ans, assurait aux personnes « testées » qu'elles étaient négatives alors que certaines étaient malades. Absente au procès et non représentée, la prévenue est actuellement « en vadrouille », selon les mots de la procureure. Le tribunal a délivré un mandat d'arrêt à son encontre.

Dans cette affaire, la prévenue a usurpé la qualité de médecin en se faisant passer pour une praticienne suisse, sous un faux nom, sur le réseau social Périscope. Elle a été plusieurs fois sollicitée à ce titre, entre mars et mai 2020, pour réaliser des tests de dépistage du Covid-19.

Des prélèvements facturés 70 euros

En avril dernier, elle se présente chez Sélim* en blouse, mallette à la main, et procède à un test buccal avec une machine pour dépister le diabète. « Je ne connaissais pas la teneur des tests à l'époque », a déploré Sélim, qui dit avoir payé 70 euros pour un prélèvement.

« Elle m'a dit que j'étais négatif, mais par la suite j'ai appris que j'étais positif », a-t-il poursuivi. « Se pensant négatif », Sélim a continué de voir ses proches, dont sa mère, « âgée de plus de 75 ans », a souligné son avocat, Me Kevin Bouthier.

Interpellée à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) en mai 2020, Iltusen B. a reconnu avoir réalisé ces faux tests, mais pas avoir été rémunérée. « Elle a dit à la police qu'elle rêvait d'être médecin », a rapporté la procureure, ajoutant que la femme avait aussi candidaté comme médecin auprès d'un Ephad.

« On a peu d'éléments, c'est par la presse qu'on apprend qu'elle a déjà officié dans d'autres villes où elle s'est fait passer par un médecin », a-t-elle ajouté. « C'est une capacité à duper les autres et à s'inventer des histoires, qui a causé des préjudices psychologiquement traumatisants ».

*Prénom modifié.

AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr