Courrier des lecteurs

La PDS est-elle un mal nécessaire ?

Publié le 20/05/2016
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Il y a quelques semaines de cela, nous avons reçu une information provenant d’un journal régional, et relayé par les médias professionnels. Les praticiens généralistes de Charente avaient prévenu l’ARS de l’arrêt de la permanence des soins entre 20 heures et 8 heures En reprenant le quotidien régional, il est très intéressant d’analyser les réactions de la population de ce département.

Aucune réaction compassionnelle, aucune prise en compte de la charge de travail journalière du généraliste, et aucun soutien vis-à-vis de nos confrères n’ont été exprimés ou sous-entendus. En revanche, une réprobation vis-à-vis de ce comportement a pu être mise en lumière. Ainsi certains ont expliqué que les médecins étaient des nantis, qu’ils ne pensaient plus qu’à gagner de l’argent, ne se préoccupaient nullement de la santé de la population…

Au-delà de ces critiques, nous voyons une très grande impopularité générée par ce comportement. En fait, les patients ne comprennent pas que les médecins généralistes ne soient plus des médecins de famille comme autrefois, et qu’ils refusent en dehors des heures d’ouverture du cabinet de poursuivre cette activité à tour de rôle.

Le généraliste est le confident, l’homme de confiance, mais aussi celui sur lequel on peut compter en cas de problèmes graves de santé. Or cette désaffection signe un changement dans la prise en charge des patients (qui est en rapport aussi avec une évolution de notre société), et une modification dans l’image de notre profession.

À une époque où la place du généraliste reste prépondérante (contrairement à ce que pensent nos décideurs), se conformer à la vision de la médecine que souhaitent véhiculer nos confrères, ne va-t-elle pas conduire à notre discrédit total auprès de nos concitoyens ?

Dr Pierre Francès, Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales)

Source : lequotidiendumedecin.fr