Déjà mobilisées en novembre, une dizaine d'organisations d'infirmiers, essentiellement salariés, appellent à la grève mardi pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. Une manifestation nationale partira à 13H00 de la gare Montparnasse à Paris en direction du ministère de la Santé, où doit être reçue une délégation.
"Dans tous les secteurs, nous rencontrons des conditions de travail dégradées qui ne nous permettent pas d'assurer correctement nos missions", a résumé lundi la présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI), lors d'un point de presse rassemblant des syndicats d'infirmiers salariés, libéraux (Convergence infirmière) ou d'étudiants (Unef). "Restrictions économiques", manque de personnels, cadences infernales ou encore "mépris" de la profession continuent de "générer un mal-être", reflété cet été par le suicide d'au moins cinq confrères, a expliqué Nathalie Depoire.
Mais à la différence de la mobilisation de novembre, plusieurs syndicats n'ont pas réitéré leur appel à la grève. La première organisation d'infirmiers libéraux, la FNI, a ainsi jugé la date du 24 janvier prématurée dans le contexte de la présidentielle. La Fnesi (étudiants), qui a récemment obtenu l'alignement des bourses dans les filières paramédicales sur celles de l'ensemble du supérieur, a elle préféré privilégier "le dialogue" avec le ministère. Également représentée le 8 novembre, l'intersyndicale CGT-FO-SUD appelle quant à elle à une grève nationale, mais le 7 mars.
Face à la grogne, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait dévoilé début décembre un plan pour l'amélioration de la qualité de vie au travail des soignants, dont 30 millions d'euros sur trois ans pour des services de santé au travail dans les groupements hospitaliers de territoire. Mais "le compte n'y est pas", selon Nathalie Depoire, qui réclame des "effectifs adaptés aux besoins".
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