Un fauteuil pour deux ? Six présidents d’URPS-ML d'obédience syndicale différente (3 présidents FMF, 2 SML, 1 Le Bloc)* - trois autres attendent la validation de leur assemblée générale - ont annoncé la semaine dernière la création d’une « Fédération des URPS Médecins Libéraux » vouée à devenir « l'interlocuteur officiel des partenaires institutionnels au niveau national, sur les questions d'organisation et de régulation territoriales des soins », en lieu et place de la Conférence nationale des URPS-ML, qui a selon eux « révélé [ses] limites et [ses] carences ».
« La majorité des présidents (9 sur 17, ndlr) réunis samedi 17 novembre en assemblée générale extraordinaire de la Conférence, ont fait le constat que les statuts et le fonctionnement de la CN URPS ML n'étaient plus adaptés aux enjeux actuels de la médecine libérale », écrivent-ils.
Un rôle plus politique
Les signataires souhaitent jouer un rôle politique. « Les statuts originels de la Conférence nationale la confinent à un rôle purement technique, explique le Dr Antoine Leveneur, président FMF de l'URPS-ML Normandie. Cela ne sert à rien de bosser sur des CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) ou des PTA (plateformes territoriales d'appui) si on n’est pas en mesure de peser politiquement sur le concept, l’organisation et le déploiement dans les régions. »
Les neufs URPS signataires réclament donc la modification des statuts de la Conférence nationale des URPS-ML afin de lui conférer un rôle politique, pour l'heure réservé aux syndicats représentatifs. En cas de refus, les URPS quittant la Conférence nationale n'y cotiseraient plus (18 000 euros de cotisation par an et par union - 9 000 pour les unions ultramarines -, ndlr).
Pour l'heure, le président de la Conférence, le généraliste Philippe Boutin (CSMF) ne souhaite pas accéder à cette requête. Celui-ci estime que cette volonté est la suite logique du « positionnement de plus en plus politique » des URPS. « Il est naturel qu’il y ait un glissement et que ce positionnement politique soit demandé au niveau national », confie-t-il au « Généraliste ». « Néanmoins, il y a un équilibre du paysage du corps médical à trouver, souligne le Dr Boutin. La division du corps médical est déjà suffisamment importante pour qu’on ne lui en rajoute pas une couche. »
Vers un terrain d’entente ?
En dépit de son annonce, la création de la Fédération des URPS-ML n’est pas « complètement actée », estime le Dr Boutin. Ce dernier dit maintenir le dialogue avec les présidents d'URPS et ne désespère pas de trouver un terrain d’entente : « Nous sommes entre gens de bonne volonté », assure-t-il.
« Si Monsieur Boutin inscrit la mission politique de la Conférence aux statuts, cela nous ira », prévient Antoine Leveneur.
*Unions régionales des professionnels de santé - médecins libéraux d'Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Bretagne, Grand Est, Martinique et Normandie
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences