Après une première journée nationale le 14 novembre dernier, l’ensemble des professionnels de santé était invité à se mobiliser à nouveau ce mardi 17 décembre pour l’hôpital public. Les internes de médecine générale figuraient parmi les manifestants. Leur syndicat représentatif, l’Isnar-IMG, avait déposé un préavis de grève en solidarité avec les autres professionnels mais aussi pour porter les revendications spécifiques des IMG. Respect strict du temps de travail, encadrement législatif des créneaux de début de nuit ou revalorisation des salaires constituaient leurs demandes principales.
Respect du temps de travail, création des demi-gardes et primes
Lors d’une interview vidéo à What’s Up Doc, Agnès Buzyn a fait plusieurs annonces à destination des internes dont une partie, toutes spécialités confondues, a entamé une grève illimitée le 10 décembre. Sur le temps de travail, la ministre de la Santé a expliqué qu’elle demanderait chaque année aux Commissions médicales d’établissement (CME) de faire un bilan du temps de travail des internes et à le rendre public. Les établissements en dehors des clous pourraient ainsi s’exposer à des sanctions. Par ailleurs, elle a déclaré vouloir, dès 2020, travailler sur la rémunération des demi-gardes, non réglementées ni financées pour l’instant pour les internes. Pour les étudiants qui débuteraient leur internat en région parisienne, le ministère réfléchit également à la création d’une prime de vie chère, à l’image de celle créée pour les infirmiers et aide-soignant franciliens dans le dernier plan hôpital. Sur le report dans le temps de la licence de remplacement pour les internes, Agnès Buzyn annonce que l’Ordre des médecins doit lui rendre un avis pour le premier trimestre 2020.
Un début insuffisant
Ces annonces n’ont pas été reçues de la même manière par les internes. L’ISNI a fustigé des mesures « complètement à côté de ses revendications », estimant notamment que la création des demi-gardes est « une régression sociale complète » ou que la prime vie chère est « insuffisante », souhaitant « un avantage logement indexé sur le coût de l’immobilier pour tou·tes les internes de France ».
De son côté l’Isnar-IMG considère que « ces annonces sont un premier pas vers l’amélioration des conditions de travail », se réjouissant de la reconnaissance « indispensable » des demi-gardes de semaine. Sur l’examen des tableaux de service en CME, l’intersyndicale estime qu’il s’agit d’une « première avancée qui impliquera la responsabilité de chaque direction hospitalière » et espère que les sanctions financières seront « systématiques » et à « la hauteur des risques encourus par les internes et leurs patients ». L’Isnar-IMG restera attentive à la mise en application de ces premières mesures mais regrette que les demandes de revalorisations salariales ne soient pas entendues.
Pas de quoi donc inciter les IMG à faire marche arrière. Après une première journée de mobilisation très réussie le 10 décembre (60 % de grévistes, selon l'Isni), ils étaient encore nombreux en grève aujourd’hui un peu partout en France, et ont manifesté aux côtés des autres professionnels de santé.
L'@ISNARIMG est mobilisée avec le @CollectInterHop à Paris pour demander des vraies mesures pour l'hôpital !
— Marianne (@mariannect5) December 17, 2019
Rémunération, embauche, conditions de travail des internes, la balle est dans le camp du gouvernement! pic.twitter.com/iVx1fmtvnP
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