Jusqu'ici, Marisol Touraine, a dû faire face à l'opposition des médecins libéraux à sa loi santé : ses derniers mois au ministère de la Santé seront-ils marqués par la grogne du secteur public ? Infirmiers, mais aussi aides-soignants, agents administratifs et autres personnels hospitaliers sont en effet appelés à se mobiliser mardi contre la dégradation de leurs conditions de travail et les pressions budgétaires, sources d'un "ras-le-bol" grandissant, selon leurs syndicats.
Cette journée de grève nationale décidée par l'intersyndicale FO-CGT-SUD de la fonction publique hospitalière, à laquelle se sont greffées la CFTC et près d'une vingtaine d'organisations d'infirmiers salariés et libéraux, doit s'accompagner de rassemblements partout en France. Elle est soutenue par certaines organisations de PH comme Avenir Hospitalier. A Paris, rendez-vous est donné à 10H00 à Montparnasse pour une manifestation en direction du ministère de la Santé.
Fermetures de services, manque de personnels, accroissement de l'activité, course à la rentabilité : les facteurs contribuant au mal-être, voire à l'épuisement des personnels, sont nombreux, selon les représentants du personnel hospitalier. Les organisateurs de la journée de mardi réclament "l'arrêt des fermetures de lits et des suppressions de postes", l'abandon" du plan d'économies de "3,5 milliards d'euros" sur trois ans d'ici 2017, ou encore "l'abrogation de la loi santé" qui a instauré les groupements hospitaliers de territoire (GHT), faisant craindre des restructurations.
De leur côté, 18 organisations d'infirmiers salariés, libéraux ou étudiants, ont choisi les mêmes date et parcours parisien pour "s'unir dans un même mouvement de colère", une première "depuis 1988", selon le collectif. Là encore, "manque de reconnaissance" et conditions de travail "déplorables" font partie des griefs.
La mobilisation infirmière fait suite à un mouvement de grève en septembre. Organisée par la seule CNI (Coordination nationale infirmière) après les suicides ayant ému la profession, la grève, symbolique, n'avait été suivie que par 1,45% des infirmiers hospitaliers, selon le ministère. Mais cette fois, "on s'attend à une forte mobilisation", assure la présidente de la CNI, Nathalie Depoire..
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