Les pires craintes des médecins libéraux pourraient bien se concrétiser. Début septembre à l’annonce du chantier de refondation des urgences avec notamment la création du SAS (Service d’accès aux soins), les syndicats de médecins libéraux redoutaient que cette nouvelle plateforme qui doit être créée pour résoudre le problème d’engorgement des urgences, ne se fasse sans eux et au détriment de la médecine de ville. Les pistes évoquées lors d’un point d’étape, la semaine dernière, confirment les inquiétudes initiales des libéraux. Le SAS pourrait être placé sous un numéro santé unique, le 113. Une solution qu’ont toujours rejetée les formations de médecins de ville et qui conduit aujourd’hui à un communiqué commun de leur part (CSMF, FMF, MG France et SML) pour dénoncer « un plan urgences exclusivement centré sur l’hôpital ».
Privilégier le 116-117
Au premier rang des récriminations figure donc le numéro unique. Les syndicats défendent la création d’une filière spécifique aux soins de ville, régulée par le 116 117, déjà expérimenté dans plusieurs régions. Un SAS placé sous l’égide de l’hôpital peut aussi présenter plusieurs écueils selon eux : « un appel d’air qui va monopoliser tous les moyens financiers disponibles » et des urgences vitales « encore plus noyées au milieu des appels pour les soins non programmés ». Les syndicats s’inquiètent également du fait que les médecins libéraux n’aient pas plus leur place qu’aujourd’hui au sein des centres de réception et de régulation des appels. Et sur ce modèle, le SAS ne permettra pas non plus de mettre fin à la confusion de la population entre soins non programmés et urgences médicales, maisons médicales de garde et services d’urgence. « Les hôpitaux ne s’y sont pas trompés quand ils décident de créer des unités de soins non programmés dans leurs locaux, commençant ainsi à siphonner l’activité de la médecine ambulatoire », écrivent les syndicats dans leur communiqué commun.
PDSA dès 18 heures
Face au projet qui se profile, les médecins libéraux demandent un autre modèle de SAS qui repose sur différentes revendications. Ils réclament l’extension des horaires de la PDSA, calquée sur ceux des gardes hospitalières, donc à partir de 18 heures et le samedi matin et après-midi. La création d’une filière spécifique aux soins de ville pour les soins non programmés avec un numéro dédié, une régulation gérée par des organisations libérales et une valorisation de leur prise en charge. Les quatre syndicats de médecins assortissent ces revendications d’une menace de grève des gardes, « si la voie retenue pour le Service d’accès aux soins était celle annoncée vendredi dernier ».
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