Depuis dix ans, le nombre de gynécologues médicaux ne cesse de chuter. Ils ne sont plus que 1 136 aujourd’hui en activité selon le dernier atlas de la démographie de l’Ordre des médecins. Leur nombre devrait continuer à baisser si l’on considère la pyramide des âges de la spécialité. Selon les projections de l’Ordre, ils ne pourraient en rester que 531, France entière en 2025.
Pyramide des âges en gynécologie médicale (CNOM, atlas démographie 2017)
Face à cette pénurie, l’accès des femmes à un spécialiste se fait très compliqué. Dans ce contexte, les généralistes tiennent à rappeler qu’ils restent pour la population « la principale garantie de recours aux soins » dans ce domaine. « Les généralistes réalisent aujourd’hui la majeure partie des actes de soins apportés aux femmes, affirme MG France. Pour ces médecins qui sont de plus en plus souvent des jeunes femmes parfaitement formées durant leurs études universitaires à ces actes courants, les prescriptions de contraception, de mammographies, la réalisation de frottis cervico-utérins constituent une part importante de leur activité. » Les futurs généralistes, à travers le syndicat des internes en médecine générale l'ISNAR-IMG, soulignent eux aussi que la prise en charge de la santé des femmes est une affaire pluriprofessionnelle. « Il est extrêmement réducteur de rattacher le parcours de soins de la femme à une seule profession (...) Effectivement, les sages-femmes peuvent pratiquer d’autres actes que le suivi de grossesse et oui, les médecins généralistes sont habilités à pratiquer, entre autres, les frottis cervico-utérins », note l'Isnar-IMG dans un communiqué commun avec les étudiants en maïeutique (ANESF), estimant que c'est « cette coopération interprofessionnelle qui permettra un meilleur suivi des femmes ».
Un meilleur maillage territorial
Une enquête de l’Union régionale des médecins libéraux de Normandie, sortie en fin d’année, confirme cette analyse. 90 % des médecins répondants déclaraient en effet assurer tout ou partie du suivi gynécologique de leurs patientes. 99 % se chargent des consultations de contraception, 88 % des frottis de dépistage, 54 % posent des implants contraceptifs et 31 % les stérilets. Neuf généralistes sur dix s’occupent également du suivi de la grossesse de leurs patientes et 97 % du suivi post-natal de la maman et du nouveau-né.
Même si la crise démographique touche particulièrement les généralistes, le maillage territorial des 52 000 généralistes reste donc la meilleure garantie d’accès aux soins en termes de santé des femmes. Et qui plus est sans dépassements d’honoraires pour 95 % des généralistes.
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