Premier accord entre la CSMF et une complémentaire pour une consultation de prévention à 125 euros

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Publié le 05/06/2018
Conférence CSMF Klesia

Conférence CSMF Klesia
Crédit photo : Stéphane Lancelot

Après avoir conclu la semaine dernière un accord-cadre avec le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) visant à favoriser les partenariats entre médecins libéraux et les institutions de prévoyance, la CSMF a dévoilé ce mardi les contours du premier accord la liant à l’une d’elles : Klesia.

Ce partenariat concernera les 600 000 salariés dépendant de la convention collective nationale du personnel routier. À partir de septembre, grâce à cet accord, les travailleurs de cette branche âgés de 45 ans et plus (soit 40 % d’entre eux) pourront bénéficier d’une consultation de prévention tous les cinq ans, sans avance de frais. Et ce, qu’ils soient assurés par Klesia ou par un autre organisme.

« Les partenaires sociaux de la branche transport font le constat d’un taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles près de deux fois supérieur à la moyenne et tentent de trouver des solutions pour réduire ce taux et donc avoir du personnel », a expliqué Christian Schmidt de la Brelie, directeur générla de Klesia lors d’une conférence de presse.

125 euros pour une consultation de 45 minutes

L’acte sera pris en charge intégralement par Klesia, qui versera 125 euros directement aux médecins. Lesquels devront suivre au préalable une formation de trois heures auprès de l’ACFM (Association confédérale de formation médicale, affiliée à la CSMF) pour pouvoir assurer cette consultation. Celle-ci sera ouverte à tous les médecins libéraux, qu’ils soient adhérents de la CSMF ou non, mais devrait « essentiellement concerner les médecins généralistes », a expliqué le président de la Confédération, le Dr Jean-Paul Ortiz.

Un comité scientifique nommé par la CSMF, composé de médecins en santé publique, en prévention et de spécialistes des grandes pathologies a élaboré un modèle de consultation. S’en est suivie une phase de tests, qui a permis de l’ajuster. « Nous avons un modèle abouti de consultation de prévention avec un vrai contenu, avec 44 items : habitudes, conduites addictives, antécédents familiaux, personnels, examen clinique détaillé… », s’est félicité Jean-Paul Ortiz. Cette consultation, dont la durée estimée est de 45 minutes, s’achève avec la remise au patient d’un « plan personnalisé de prévention pour l’accompagner dans une logique de prévention santé, adaptée à son cas personnel sur la base de ce que la branche professionnelle rencontre le plus comme problème », a confié le président de la CSMF.

La CSMF se défend de participer à un réseau de soins

L’annonce de la signature d’un accord-cadre entre la CTIP et la CSMF en a hérissé plus d’un. D’aucuns reprochent au syndicat de participer à la création d'un réseau de soins à l'instar du président de la FMF, le Dr Jean-Paul Hamon sur Twitter :

 

Jean-Paul Ortiz a rappelé l’opposition ferme de la CSMF à ces réseaux de soins. « Le concept de réseau, développé dans d’autres secteurs, n’a pas lieu d’être. Je le dis d’emblée car chaque fois qu’on parle d’assureur complémentaire avec les médecins, on agite le chiffon rouge. Les choses sont claires », a-t-il assuré. « Est-ce une raison suffisante pour ne pas discuter avec les assureurs complémentaires ? Non ! » a martelé le Dr Ortiz. Et de préciser : « Nous voulons développer des groupes de travail pour voir dans quel champ on pourrait travailler ensemble avec les institutions de prévoyance, en réaffirmant la nécessité d’un cadre national, avec l’absence de sélection des médecins, un cadre forcément ouvert donc ».

Le président de la CSMF a également indiqué que les résultats des consultations de prévention feront l’objet d’une analyse annuelle par l’ACFM, qui est agréée hébergeur de données de santé et respecte le règlement RGPD. Les résultats seront anonymisés avant d’être transmis à Klesia. « C’est indispensable. On ne peut pas laisser la moindre ambiguïté ou le moindre doute sur ce point », conclut Jean-Paul Ortiz.


Source : lequotidiendumedecin.fr