L'annonce d'Agnès Buzyn de relever dans les prochaines semaines le plafond d'exonération des charges sociales des médecins en cumul emploi retraite de 40 000 à 80 000 euros « dans les zones très peu denses » est accueillie plutôt favorablement par les principaux intéressés. « Cette nouvelle va dans le bon sens », observe-t-on à la Fédération des associations régionales d'allocataires de la Carmf (Fara), qui regroupe notamment des médecins retraités et milite depuis plusieurs années pour l'augmentation de ce seuil d'exonération.
Son président, le Dr Hubert Aouizerate, ex-généraliste et psychiatre à la retraite, reste toutefois prudent sur l'efficacité d'une telle mesure qui pourrait ne pas profiter à tous. « La ministre laisse entendre que l'exonération ne bénéficiera qu'aux médecins en retraite active dans certaines zones. Or ce n'est pas suffisant et il faut l'étendre à tous les territoires », estime le président de la Fara. « À l’heure qu’il est, il s'agit d'une simple déclaration et le gouvernement devra préciser quelles zones seront concernées par l'augmentation du plafond », poursuit le Dr Aouizerate. Ce dernier confie par ailleurs que la question du plafond d'exonération est un sujet préoccupant et récurrent dans les réunions organisées par les différentes associations régionales des allocataires de la Carmf que la Fara fédère.
BNC moyen de 63 470 euros pour les MG en cumul
Actuellement, 11 992 médecins français, dont une petite moitié de généralistes (4 915), sont en cumul emploi retraite selon les derniers chiffres au 1er janvier 2019 communiqués par la Carmf au Généraliste (notre dossier). Le Bénéfice non commercial (BNC) moyen de ces retraités actifs s'élève à 69 249 euros pour l'ensemble des libéraux et à 63 470 euros chez les généralistes seuls, tous secteurs confondus. La hausse du seuil d'exonération de 40 000 à 80 000 euros devrait donc permettre à une plus grande partie de "cumulards" de bénéficier du dispositif d'exonération des charges sociales.
La Carmf observe toutefois cette année une baisse du nombre de médecins en cumul emploi-retraite pour la première fois depuis les débuts du dispositif (voir graphiques). Un ralentissement qui peut « en partie » s'expliquer par la mise en place de la réforme de la retraite « en temps choisi » mise en place fin 2016 selon la Carmf. La caisse a d'ailleurs réagi aux annonces de la ministre de la santé ce mardi et estime qu'il « n'est jamais trop tard pour bien faire ». La Carmf rappelle que « dans le cadre d’une réflexion approfondie sur les évolutions de la société, la caisse propose en parallèle au cumul retraite/activité libérale, la retraite en temps choisi qui permet la poursuite d’exercice tout en acquérant des points retraite supplémentaires, en bénéficiant d’une majoration de la future pension ET en conservant subsidiairement une couverture prévoyance et décès ».
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