Après la troisième séance de négociation conventionnelle interprofessionnelle sur l'exercice coordonné, qui s'est tenue mercredi 4 novembre, le Syndicat des médecins libéraux (SML) s'inquiète ouvertement « de la tournure prise » par ces discussions. La centrale de Philippe Vermesch juge que « l’effort de simplification attendu des acteurs libéraux n’est pas au rendez-vous » – ni pour les CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé), ni pour les futures équipes de soins.
Lors de cette séance, la CNAM a réévalué ses propositions pour accélérer le développement des CPTS, dont une aide de 15 000 euros à 30 000 euros aux porteurs de projet, une hausse des montants dits d’« amorçage » ou encore la rémunération d'une nouvelle mission de réponse aux menaces et crises sanitaires graves. Concernant les équipes de soins primaires (ESP), également abordées, un projet de santé simplifié devra être déposé auprès de l'ARS et de la CPAM. Un forfait de 20 euros par patient et par an a été proposé.
Dans l'erreur
Mais pour le SML, la CNAM « reste dans l’erreur » en continuant de financer « des réunions multiples » qui grignotent du temps médical aux soignants libéraux. « Les patients attendent qu’on améliore leurs prises en charge, pas qu’on transforme les soins de proximité, à travers les CPTS, en centres de palabres continus », tance le SML, qui juge cette situation ubuesque à l'heure des échanges numériques.
Quant aux équipes de soins de proximité dont la caractéristique devrait être précisément « la souplesse et l’agilité à travers une coordination autour du patient », le SML reproche à la CNAM de vouloir y transposer les mêmes procédures administratives et de contractualisation « que celles qui ont plombé le déploiement des CPTS ». Pas question d'en faire des « mini-CPTS », ironise le syndicat. Et d'alerter : « Si l’on poursuit dans cette direction, cette négociation, comme la précédente aura été vaine. La situation sanitaire de notre pays, qui est appelée à durer, nécessite des engagements à la hauteur des enjeux. »
Le syndicat défend la mise en place d'équipes de soins « ouvertes » sans formalisme (ou « équipes traitantes »), réunissant médecins, pharmaciens et infirmiers libéraux, dans le respect de sa liberté de choix du patient. Ces équipes reposeraient sur une coordination numérique rapide (type boucle WhatsApp) et un « paiement adapté ».
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