Demandes de tests, de certificats médicaux ou consultations pour un nez qui coule… En cette période de rentrée incertaine où le virus circule activement, les cabinets de médecins généralistes sont très fortement sollicités, voire trop, a indiqué ce jeudi 10 septembre le syndicat MG France.
Partageant le ressenti de quatre confrères, le Dr Jacques Battistoni a regretté une « embolisation » des cabinets pour des demandes en tout genre. « Trop c'est trop, il faut un cadre et des recommandations précises, avec notamment le rôle du médecin généraliste », a indiqué le président du syndicat, citant la politique de dépistage. Comme leurs confrères médecins biologistes, les généralistes demandent une priorisation et un accès rapide aux tests diagnostics via une file spécifique pour les patients symptomatiques, contacts ou de retour d'une zone à risque, qui doivent attendre « très longtemps » actuellement pour se faire tester.
Dans ce contexte épidémique, la structure plaide pour un retour de la téléconsultation par téléphone (plus possible depuis le 10 juillet), mais également pour obtenir deux consultations spécifiques. L'une serait dédiée aux patients positifs au Covid-19, y compris ceux qui n'ont pas été diagnostiqués par le généraliste lui-même, afin d'organiser leur suivi et les conseiller. Cet acte très complexe serait en fait un élargissement de la MIS ou « consultation initiale d'information », qui inclut une majoration de 30 euros en plus de la valeur de l'acte de base soit 55 euros.
L'autre consultation demandée permettrait, elle, de faire de la prévention auprès des populations les plus à risque, sur le même modèle que la consultation de sortie de confinement, en place jusqu'au 15 septembre. Là encore, il s'agirait d'élargir le périmètre d'une consultation complexe comme celle pour la prise en charge des enfants en risque d’obésité, cotée 46 euros (CCX). « Il suffit d'une lettre réseau transmises aux caisses primaires d'assurance-maladie pour que cela se fasse », plaide le Dr Battistoni.
Visite à domicile, le point dur
Second sujet d'actualité pour les représentants des généralistes, l'ouverture très prochaine d'un nouveau round de négociations conventionnelles avec l'assurance-maladie. Reprenant la lettre de cadrage envoyée par le ministère au directeur général de l'assurance-maladie, le Dr Battistoni attend des avancées du côté du service d'accès aux soins (SAS), avec la valorisation des médecins effecteurs, ou encore des équipes de soins primaires et des CPTS.
Mais ce sont surtout les revalorisations tarifaires qui seront scrutées. Le syndicat est clair : si l'enveloppe financière – « en millions voire en milliards » – n'est pas suffisante pour la médecine générale, il lui sera « difficile de signer ».
L'une des lignes rouges de MG France sera la valorisation de la visite du médecin traitant au domicile du patient, actuellement à 35 euros (25 euros et 10 euros de déplacement), qu'il souhaiterait au même tarif que la visite longue (60 euros + 10 euros de déplacement, pour les patients neurodégénératifs, en soins palliatifs, en affection longue durée ou de plus de 80 ans) et réalisable plus de trois fois dans l'année. « Cette visite à domicile nous prend du temps et est importante pour éviter d'envoyer en EHPAD les patients dépendants. Ne pas la valoriser, c'est une forme de mépris par rapport à cette action », indique le président.
Parmi les autres « points durs », le syndicat cite la valorisation des consultations complexes accessibles aux médecins généralistes et la simplification de leurs conditions d'application. « Actuellement, elles sont trop compliquées ou restrictives. Résultat : les médecins les appliquent très peu », indique le Dr Battistoni.
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