Face à la menace de la quatrième vague épidémique et du variant Delta « trois fois plus contagieux », Emmanuel Macron a annoncé lundi soir la vaccination obligatoire des personnels soignants et non soignants des hôpitaux, cliniques, EHPAD et maisons de retraite, ainsi que pour les professionnels et bénévoles auprès des personnes âgées, y compris à domicile.
Les personnes concernées « auront jusqu'au 15 septembre pour se faire vacciner » et, après cette date, seront mis en œuvre « des contrôles et des sanctions », a-t-il ajouté dans une allocution à la télévision.
Les récalcitrants privés de salaires !
Concrètement, les personnels soignants qui ne seront pas vaccinés au 15 septembre ne pourront plus travailler et ne seront plus payés, a aussitôt précisé le ministre de la Santé Olivier Véran. « A partir du 15 septembre, si vous êtes soignant et que vous n'êtes pas vacciné, vous ne pourrez plus travailler et vous ne serez plus payé », a déclaré Olivier Véran sur LCI, après l'annonce par le président Emmanuel Macron d'une obligation de vaccination pour cette catégorie de population, avec sanctions à la clé.
Le projet de loi fixant les modalités de cette obligation doit être examiné le 20 juillet en commission à l'Assemblée nationale puis dans l'Hémicycle entre le 21 et le 23 juillet, pour adoption définitive avant la fin du mois.
Un été de mobilisation
Pour les autres Français, Emmanuel Macron fait pour l'instant le choix de la confiance et de la responsabilité individuelle en les exhortant toutefois à se faire vacciner sans délai. Durant tout cet été « de vigilance et de mobilisation », le chef de l'État compte sur l'engagement des médecins, des pharmaciens et des associations pour aller vers ceux qui sont plus loin des soins. Dès la rentrée, des campagnes de vaccination spécifique seront déployées dans les établissements scolaires.
Mais le chef de l'Etat a néanmoins haussé le ton au regard du contexte épidémique. « En fonction de l'évolution de la situation, nous devrons nous poser la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français », a-t-il indiqué.
Extension du pass sanitaire
Pour encourager très fortement cette vaccination, le chef de l'État a annoncé l'extension du pass sanitaire dès le 21 juillet pour tous les Français de plus de 12 ans pour accéder à des établissements accueillant du public, comme certains lieux culturels ou sportifs.
Puis à compter du mois d'août, il sera élargi aux cafés, restaurants, centres commerciaux, ainsi qu'aux avions, trains, cars longs trajets et aux établissements médicaux, a annoncé le chef de l'État. Cette extension à d'autres établissements début août nécessite le vote d'un texte de loi et sa promulgation.
Campagne de rappel et tests payants
Emmanuel Macron a aussi annoncé lundi qu'une campagne de rappel des personnes vaccinées les premières, allait démarrer à partir de septembre. « Dès la rentrée, une campagne de rappel sera mise en place pour vous permettre de bénéficier d’une nouvelle injection », a déclaré le président de la République, en s'adressant aux personnes vaccinées « en janvier et février », souvent les plus vulnérables. « Les rendez-vous pourront être pris dès les premiers jours de septembre », a-t-il ajouté.
Dès « cet automne », les tests PCR deviendront payants sauf prescription médicale, afin d'encourager la vaccination plutôt que les tests.
État d'urgence sanitaire
Par ailleurs, l'état d'urgence sanitaire va être déclaré dès ce mardi en Martinique et à La Réunion, et un couvre-feu y sera instauré en raison de la circulation accrue du coronavirus. Le chef de l'État a justifié cette décision, qui sera entérinée en Conseil des ministres, par le « niveau de vaccination insuffisant » et par la « forte pression » hospitalière dans ces deux territoires.
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