Alors que le passage à la phase épidémique paraît inévitable, la branche spécialistes de la CSMF (les Spécialistes-CSMF) monte au créneau. Dans cette phase où la médecine de ville sera en première ligne pour prendre en charge les malades à domicile (hors cas les plus graves), le syndicat réclame au gouvernement d'accroître la quantité de masques chirurgicaux à la disposition des professionnels de santé (médecins, infirmiers, sages-femmes, kinés et chirurgiens-dentistes), mais aussi pour leurs collaborateurs et les patients.
Depuis mercredi, chaque médecin libéral peut retirer à sa pharmacie de proximité une boîte de 50 masques chirurgicaux en présentant sa carte CPS. Les spécialistes libéraux demandent aussi que les praticiens « effectuant des gestes invasifs en particulier sur la sphère oropharyngée puissent bénéficier de masques filtrants de type FFP2 ». Jusqu'à présent, ces masques sont réservés aux seuls personnels hospitaliers.
Équipes mobiles coordonnées
Sur le plan organisationnel, les Spécialistes-CSMF soulignent que « la gravité d'une infection à Covid-19 se situe essentiellement lors de la deuxième semaine et principalement pour les patients les plus fragiles (diabétiques, patients immunodéprimés, patients souffrant d'une obésité morbide, personnes âgées) ». Pour prendre en charge à domicile ces patients potentiellement infectés, le syndicat du Dr Franck Devulder juge urgent de promouvoir des « équipes mobiles » de médecins et autres professionnels de santé volontaires, dotées des protections nécessaires. Ces équipes pourraient intervenir pour des consultations physiques à domicile mais des téléconsultations assistées seraient aussi déployées.
Enfin, pour les médecins confinés à domicile pendant 14 jours, les Spécialistes-CSMF attendaient des réponses précises du gouvernement sur les indemnités complémentaires promises. « Nous demandons à l'État qu'une indemnisation à hauteur de la perte de leur chiffre d'affaires et de leur perte d'exploitation puisse leur être servie dans les meilleurs délais », écrit le syndicat.
[MISE a JOUR, vendredi 18H30]
112 euros d'IJ
Cette demande semble avoir été partiellement entendue. La CNAM a précisé ce vendredi soir les règles d'indemnisation. Pour les médecins en arrêt maladie à cause du coronavirus, une carence de trois jours s’applique. En revanche, pas de délai de carence pour les médecins « qui ont dû respecter une période d’isolement », ou « qui doivent garder leur enfant en raison d’une période d’isolement ». Ces mesures concernent toutes les interruptions d’activité liées à ces situations à partir du 1er février 2020.
Le niveau des IJ attribuées est de 112 € par jour, selon la CSMF. Ce niveau est jugé insuffisant car « bien inférieur aux indemnités journalières versées par la CARMF à partir du 90ème pour la troisième tranche ». « Ce niveau n’est pas de nature à couvrir l’ensemble de la perte de l’arrêt d’activité du médecin en termes de perte de revenus et de prise en charge des frais inhérents au cabinet médical », déplore la CSMF.
Les médecins concernés peuvent contacter un numéro spécial dédié à cette prise en charge dérogatoire : 0811 707 133.
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