« Taxe sur la visite médicale », « Racket délirant », « La honte »… Sur Twitter, les médecins ne décolèrent pas depuis la divulgation sur le réseau social du tarif annuel de stationnement en vigueur à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme.
Pour garer leur véhicule sur les emplacements payants, sans risquer de PV, il leur faut débourser 1 250 euros par an (ou continuer à payer leur stationnement au coup par coup).
Le Liberty Pass est disponible depuis le mois de septembre 2016 à Clermont-Ferrand, mais un tweet relayant un message du conseil départemental de l’Ordre a mis le feu aux poudres. Et la nouvelle n’a pas seulement consterné les praticiens de la ville auvergnate, certains y voyant une nouvelle preuve de dénigrement de la profession.
le maire PS de Clermont Ferrand, @olivierbianchi1 inaugure la taxe sur la visite médicale : 1 250 euros/an. pic.twitter.com/hMSsltDFcB
— Le Flohic (@DrGomi) 3 janvier 2017
La police municipale compréhensive
Les médecins apprécient peu d’être logés à la même enseigne que monsieur tout-le-monde, alors qu’ils bénéficient d'habitude d’une forme de tolérance de la part des agents verbalisateurs lorsqu’ils sont en visite auprès de leurs patients, à condition de présenter leur caducée sur leur véhicule (depuis une circulaire de 1995).
Contactée ce mercredi par le « Quotidien », la police municipale de Clermont-Ferrand assure que ses agents continueront à faire preuve de mansuétude à l’égard des médecins en visite ou appelés en urgence, dès lors que le stationnement n’est pas gênant. Mais, ils n’hésiteront pas à sanctionner les abus.
Le Liberty Pass garantit d’échapper aux mauvaises surprises. C’est aussi la solution recommandée aux praticiens amenés à garer leur véhicule sur des emplacements payants à proximité de leur cabinet et qui ne bénéficient pas de mesure de tolérance. Le conseil départemental de l’Ordre s’en serait plaint auprès de la municipalité qui a revu l’ensemble de sa politique de stationnement au premier semestre 2016.
Stationnement : des incidents à répétition
De nombreuses villes ont déjà revu leurs conditions de stationnement pour les médecins, mettant souvent fin au principe de tolérance qui leur était accordé. Non sans provoquer quelques remous.
En septembre dernier, des médecins parisiens, soutenus par le conseil départemental de l’Ordre, dénonçaient un « abus de pouvoir de la mairie » et réclamaient davantage de bienveillance de la part de la maire, Anne Hidalgo.
Les praticiens ne désarment pas. Dans le Nord, un généraliste lançait en octobre dernier une pétition intitulée « Non aux PV de stationnement pour les médecins en visite à domicile ». Il réclamait la gratuité pure et simple pour les visites à domicile.
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